Tennis : Le bilan du Masters Next Gen, un tournoi sur sol glissant
Alexis Poch -
Journaliste
Titulaire d'un Master en journalisme sportif, je suis tombé amoureux du tennis dès l'enfance et j'ai toujours aimé lire les belles histoires de ce sport. Aujourd'hui, je souhaite les raconter, profiter de ma passion à fond et être au plus proche des as du circuit.

Compétition créée en 2017 pour permettre aux jeunes joueurs de se faire une place petit à petit sur le circuit, le Masters Next Gen s'est conclu en 2023 par la victoire du Serbe Hamad Medjedovic, vainqueur face à Arthur Fils en finale. Daniel Vallverdu, entraîneur de Grigor Dimitrov entre autres, est aussi le directeur de ce tournoi et il s'est exprimé pour faire le bilan de ce tournoi organisé pour la première fois en Arabie saoudite.

Tournoi qui récompense les meilleurs jeunes de moins de 22 ans à l'issue de la saison, le Masters Next Gen est aussi utilisé comme un bac à sable dans lequel l'ATP met en place plein de nouvelles règles pour rendre le tennis moins long. Les joueurs disputent notamment des sets de 4 jeux avec point décisif à 40-40 et un tie-break à 3-3, des règles qui sont loin de plaire à tout le monde. Mais Daniel Vallverdu se félicite de la réussite de l'édition 2023. 

Un bilan positif pour la culture tennis

Malgré les quelques critiques notamment côté français de certains règles, le Masters Next Gen s'est déroulé sans accroc. « Ça s'est très bien passé. Il n'y a eu aucun problème majeur juste avant le début de l'événement, ce qui est suffisamment rare pour être signalé. Avoir le Masters Next Gen comme premier tournoi en Arabie saoudite est une bonne manière d'introduire le tennis dans ce pays. Créer une culture tennis, construire une base de fans fidèles, tout ça prend du temps. Il faut bien commencer quelque part. Les structures sont excellentes, la "fan zone" est super et les retours de l'ATP sont très positifs » confirme l'entraîneur de Grigor Dimitrov dans un entretien pour L'Equipe

Un concurrent qui fait peur

En investissant beaucoup d'argent dans le monde du tennis, l'Arabie saoudite pourrait devenir bientôt un acteur majeur dans ce sport. Daniel Vallverdu a pourtant balayé les rumeurs de la création d'un circuit "premium". « Mon instinct me dit que non. Ici, c'est un vrai partenariat avec l'ATP. C'est le message que la Fédération de tennis saoudienne voulait faire passer : montrer sa volonté de travailler avec l'ATP. Elle veut faire pareil avec la WTA. C'était l'objectif de la Fédération saoudienne au départ, une Next Gen mixte avec un tournoi hommes et un tournoi femmes. C'est une idée fantastique. Il va falloir qu'on discute avec la WTA pour savoir pourquoi ça ne s'est pas fait » confie le Vénézuélien.

Des règles difficiles à intégrer

Passer du circuit traditionnel au Masters Next Gen est un peu difficile. Pour le premier match de la semaine, il n'y avait pas que les joueurs qui étaient perdus. L'arbitre s'est souvenu d'une règle un peu en retard et a fait changer de côté les joueurs en plein jeu, une correction qui fait un peu amateur. Entraîneur de Grigor Dimitrov, joueur du top 20, Daniel Vallverdu n'exclut pas non plus toutes les règles en vigueur. « C'est la fonction du Next Gen d'être un peu disruptif et de tester des choses pour voir ce qui pourrait fonctionner sur le circuit principal. J'aime bien le compte à rebours entre la première et la deuxième balle de service. Il faudrait trouver un entre-deux qui permettrait aux matches de commencer plus rapidement après l'arrivée des joueurs. Le « no-ad » (point décisif à 40A) est aussi difficile à envisager, il sera forcément repoussé par les joueurs » peut-on aussi lire.

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