Après la déclaration crue de Thibaut Pinot sur les infiltrations reçues par Rafael Nadal lors de ce dernier Roland-Garros, Guillaume Martin est lui aussi sorti du silence sur ce sujet pour dénoncer la différence de traitement entre les cyclistes et les tennismans.
Au milieu des félicitations et des louanges, Rafael Nadal a dû voir passer quelques messages un peu moins positifs sur ces fameuses infiltrations. Touché au pied, l’Espagnol n’a eu d’autre choix que d’être suivi de très près pour pouvoir participer (et donc remporter) à ce Roland-Garros. Après son sacre, Rafael Nadal a été interrogé sur le nombre d’infiltrations qu’il avait dû se faire. « C’est mieux que tu ne le saches pas », a-t-il répondu au journaliste. Dans la foulée, Thibaut Pinot, cycliste français, a fait savoir ce qu’il en pensait : « Les héros d’aujourd’hui… ». Clair, net et précis ! Guillaume Martin, lui aussi cycliste, a voulu se mêler de cette petite polémique.
Les héros d’aujourd’hui… ?? https://t.co/KCYQ1mZjUr
— PINOT Thibaut (@ThibautPinot) June 5, 2022
« Si on est malade ou blessé, on ne court pas, on ne fait pas de compétition »
« Ce qu'a fait Nadal aurait été impossible dans le vélo, et je trouve ça normal. Si on est malade ou blessé, on ne court pas, on ne fait pas de compétition, ça me semble du bon sens. Pour plusieurs raisons. En premier lieu, pour la santé des athlètes. Sur le long terme je ne suis pas sûr que cela fasse du bien à la cheville de Nadal. Et en plus, les médicaments et encore plus les infiltrations n'ont pas qu'un effet de guérison, ça peut certainement avoir des effets sur la performance ou être détourné afin d'améliorer la performance, donc ça me semble très limite. Par rapport au tweet de Thibaut (Pinot), le meilleur interviewé serait sans doute lui, mais peut-être que ce qu'il veut mettre en avant, c'est qu'il y a les différences de règlements mais aussi des différences de traitement, d'image entre les sports », a lâché Guillaume Martin dans un entretien accordé à L’Equipe, avant de préciser : « Si un cycliste fait la même chose, déjà c'est interdit, mais quand bien même ça ne le serait pas, tout le monde lui tomberait dessus en le qualifiant de dopé parce qu'il y a un tel arrière-plan culturel, de tels clichés attachés au vélo. Alors que des gens encensent Nadal pour être capable d'aller aussi loin dans la douleur. Je crois que Zlatan Ibrahimovic a également parlé de ses infiltrations à un genou. Ils passent pour des héros parce qu'ils vont loin dans la douleur, mais en fait, ils s'aident de substances pour aller loin dans la douleur et encore une fois, c'est très limite. Le vainqueur dans le vélo, en particulier celui du Tour, même s'il n'y a aucun élément derrière, il est systématiquement accusé de dopage. Je plaide pour une certaine homogénéisation des règlements entre les différents sports. Le tennis, par exemple, a des paramètres assez similaires avec le vélo, c'est un sport d'endurance avec des accélérations, donc je pense que les mêmes produits peuvent avoir un effet dopant. Dans ce cas-là, je ne vois pas pourquoi il y aurait des règlements différents. Il y a une part d'endurance dans le tennis, dans le foot, et de toute façon, il y a eu des cas de dopage avéré dans ces sports, donc c'est qu'il y avait un intérêt. Le MPCC édite assez régulièrement des statistiques et en nombre d'athlètes positifs par rapport au nombre de contrôles, le cyclisme arrive très loin derrière beaucoup d'autres sports ».