Avec l’élimination des deux premiers joueurs mondiaux, le Masters 1000 de Madrid, disputé sur une terre battue bleue inédite, tourne au ridicule. Après Rafael Nadal jeudi, c’est Novak Djokovic qui a menacé hier les organisateurs de ne pas participer au tournoi l’an prochain.
A ce rythme-là, l’édition 2013 du Masters 1000 de Madrid, si elle se déroule toujours sur cette terre battue bleue de la discorde, pourrait tourner au fiasco. Après Rafael Nadal, le numéro un mondial Novak Djokovic, battu hier en quarts de finale par son compatriote serbe Janko Tipsarevic, a annoncé à son tour hier qu’il ne participerait pas au tournoi l’an prochain s’il y a toujours cette terre battue bleue. « Ici, vous ne pouvez pas prédire les rebonds de la balle et les mouvements. Alors tout est possible. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent. Je ne serai pas là l'an prochain s'il y a encore cette terre battue, a-t-il indiqué en conférence de presse d’après-match. Nous ne savions pas à quoi nous attendre, car nous n'avions pas pu tester cette surface. Il m'a fallu une semaine pour essayer de m'y habituer et de jouer à un bon niveau. Mais je suis impatient de revenir sur de la vraie terre battue, parce que je n'appelle pas ça de la terre battue. C'est quelque chose de complètement différent. S'ils voulaient faire un test pour voir à quoi ça ressemblait, à mes yeux, ils ont échoué. Je ne peux pas dire ce qui va se passer à l'avenir. Je peux juste dire que j'espère que l'ATP va considérer avec attention ce que nous ressentons, ce que nous pensons. Parce que si l'ATP protège les joueurs et les soutient, alors, il n'y a aucune chance que Madrid garde la terre battue bleue. »
Djokovic : « le test a échoué »
Particulièrement agacé, le tenant du titre, qui sera à Rome la semaine prochaine, ne s’est pas arrêté là dans son réquisitoire : « Je n'ai vraiment pas besoin de rencontrer qui que ce soit. Il n'y a pas de discussion à mes yeux. C'est très simple. Pas de terre bleue pour moi, c'est tout. Le test a échoué. C'est une surface complètement différente au milieu de la saison sur terre battue ocre. Je veux faire de mon mieux dans chaque match et chaque tournoi, mais si je ne peux pas bouger et que je mets autant de pression sur mon corps, tout en ayant sans arrêt à me préoccuper du risque de blessure, à quoi ça sert de jouer ici ? C'est comme ça pour 2012. Mais en 2013, si la terre est bleue, je ne viens pas c'est sûr. Les perdants cette semaine, ce sont les joueurs. Ils ont pris une décision sans l'accord des joueurs. C'est quelque chose qui doit être changé immédiatement. Les tournois défendent leurs propres intérêts, je ne peux pas leur reprocher. Mais le problème, ce sont les gens qui leur ont donné l'autorisation de faire ceci. Nous avions eu quelques discussions à ce sujet l'an passé et nous avions dit que nous n'en voulions pas. C'est juste un exemple clair du fait que le système ne fonctionne pas en faveur des joueurs. » Ion Tiriac, le directeur du tournoi, sait ce qu’il lui reste à faire…