Roger Federer est le meilleur joueur de tous les temps. Mais le roi, humilié en finale des JO par Andy Murray, a forcément été piqué dans son orgueil. Dans sa carrière, comment a-t-il géré ses cinglantes défaites ? Flash back.
Roland-Garros 2004. Troisième tour : Federer – Kuerten 4/6 4/6 4/6 Devenu numéro 1 mondial le 2 février 2004, Federer se présente à la porte d’Auteuil avec une belle carte à jouer. Il est finalement sorti par un Gustavo Kuerten sur la fin, mais en état de grâce, en 3 sets, dans une édition ouverte remportée par Gaston Gaudio devant Guillermo Coria. Le début du règne annoncé est donc perturbé par ce couac sur terre battue, d’autant que le joueur avait décidé de se séparer de son coach Tony Roche quelques mois auparavant. Mais qu’à cela ne tienne. Débarrassé de ses sautes d’humeur, le jeune homme de 23 ans se reprend un mois plus tard en remportant Wimbledon, avant d’enchaîner avec l’US Open. Cette saison-là, Roger Federer remporta 11 titres en s’offrant un « Petit Chelelm » pour la première fois depuis Mats Wilander en 1988.
Roland-Garros 2006. Finale: Nadal – Federer 1/6 6/1 6/4 7/6 Peut-être bien le début du « Complexe Nadal ». Battu par l’Espagnol en finale à Monte-Carlo et Rome sur terre battue, Roger Federer espère bien avoir préparé son coup pour remporter le seul Grand Chelem manquant à son palmarès. Hauteur d’un tournoi impeccable, le Suisse remporte le premier set 6/1 et tout le monde voit l’Histoire s’écrire en lettres d’or. Mais Rafa n’est pas de cet avis. Il remporte les trois autres sets et douche les ambitions du numéro 1 mondial. On croit le joueur touché mais comme d’habitude, le gazon le fait reverdir. Même si Nadal oppose une belle résistance en finale de Wimbledon, c’est Roger le roi de la saison. Avec au moins dix titres remportés pour la troisième saison consécutive, et un triplé Wimbledon/US Open/Masters le Suisse a été touché mais pas coulé.
Wimbledon 2008. Finale : Nadal – Federer 6/4 6/4 6/7 6/7 9/7 L’un des plus beaux matches de l’histoire du tennis moderne. Quelques semaines avant les JO de Pékin, les deux meilleurs joueurs du monde s’affrontent en finale du tournoi londonien. Ayant eu une saison compliquée, avec notamment une élimination en demi-finale de l’Open d’Australie, Roger Federer compte sur le gazon pour se refaire une santé. Hélas, après Mardy Fish à Indian Wells et Roddick à Miami, c’est Nadal qui dispose du Suisse, là où il fut souverain de 2003 à 2007. Lors des jeux de Pékin, il perd sa place à l’ATP après 237 semaines de règne. Heureusement, l’US Open remporté pour la cinquième fois d’affilée sauve sa plus mauvaise saison depuis 2002.
Monte-Carlo 2009. 1/8 de finale: Wawrinka – Federer 6/2 6/4 2008 a été une saison mauvaise eu égard aux standards de Federer. Et 2009 débute bien mal avec une défaite à Melbourne face à Nadal (encore), et des éliminations à Indian Wells et Miami face aux jeunes loups Djokovic et Murray. Mais la défaite à Monaco fera encore plus mal. Toujours à la recherche de son premier titre à Paris, Federer veut préparer au mieux la saison sur terre. Hélas, son ami Stanislas Wawrinka lui fait revoir sa copie avec une défaite sèche. Très touché, Roger renonce à Estoril pour se remettre de ce camouflet. Grand bien lui en a pris. Quelques semaines plus tard, débarrassé de Nadal par un Söderling coruscant, il triomphe à Roland-Garros en battant le Suédois. Revigoré, il retrouve son trône à Wimbledon en battant Roddick. Sa défaite en finale de Flushing Meadows face à un énorme Del Potro n’a plus autant d’importance.
Wimbledon 2010. Demi-finale : Berdych – Federer 6/4 3/6 6/1 6/4 Une année qui avait bien commencé. Victorieux à l’Open d’Australie, Federer voulait gommer sa précédente saison. Sorti par Soderling en quart de finale de Roland Garros, le Suisse ne s’en fait pas, revenant qu’il était d’une infection pulmonaire. Mais la chute face à Berdych aura d’autres conséquences. Dominé dans son jardin, Federer perd sa place de numéro 2 mondial au profit de Djokovic. Ce même « Djoker » qui le dominera en finale de l’US Open alors que Federer a eu deux balles de match. Impensable quelques années auparavant. Une véritable traversée du désert qui ne s’achèvera qu’en 2012, avec une victoire sur son cher gazon londonien. Plus les années passent plus le rebond est compliqué.