Inversement des rôles. En quart de finale de Bercy, Jo-Wilfried Tsonga affronte le numéro 2 mondial Rafael Nadal, qui s'autoproclame outsider. Et il a raison. Les raisons de croire en Jo sont nombreuses.
1. Il est en confiance
Le Tony Parker -ils ont le même agent- de la petit balle jaune. Une confiance en lui à faire trembler le POPB. « Je crois plus qu'en mes chances », clame-t-il serein après sa promenade de santé contre un Gilles Simon bancale. Il en est à sept victoires de suite à Bercy, soit le nombre de victoires qu'il faut pour gagner un Grand Chelem.
2. Nadal lui rappelle un bon souvenir
Les toreros ne courent pas les terrains sur le circuit. Mais Jo fait partie de cette catégorie. Ceux qui affrontent le Taureau de Manacor les yeux dans les yeux. C'est dans l'arène de Melbourne, en demi-finale de l'Open d'Australie 2008 contre un Nadal déjà au « galactique », que Tsonga a éclaté au grand jour (victoire nette et sans accroc 6/2 6/3 6/2). Un bon souvenir qu'il serait bon ton de remettre au goût du jour. Vidéo.
3. Il a le soutien du public
Un cran derrière Monfils en terme de spectacle, Jo n'en reste pas moins le chouchou du public, le héros national qui redonne espoir au tennis français. L'ambiance (intermittente) du POPB devrait néanmoins le booster et le pousser à l'exploit tout en réchauffant le public à l'approche de l'hiver.
4. Il vise l'impossible doublé
Car c'est véritablement un exploit que va tenter de réaliser un exploit. Et ce challenge l'enchante, lui le compétiteur avide de titres. Devenir le premier joueur à rapporter deux années de suite le trophée parisien. « Je ne pense plus qu'à aller chercher un deuxième titre à Bercy. »
5. Il lorgne sur le Masters
La donne évolue chaque jour favorablement. Les adversaires de Tsonga pour les deux dernières places qualificatives pour le Masters de Londres (22 au 29 novembre) tombent comme les services gagnants. Verdasco éliminé, pour remporter « sa course » au Masters, le numéro 1 français doit aller jusqu'au bout. S'il annonce, comme le DTN Patrice Hagelauer (à croire que le discours est bien préparé et uniformisé), que ce n'est pas un objectif en soi, c'est quand même une belle carotte.
6. Il sert très très fort
Le bon cannonier oeuvre sur toutes les surfaces. Mais l'indoor offre un meilleur terrain de jeu particulièrement favorable aux bons serveurs. Et le géant Manceau en est un. Quatrième au nombre d'aces servis cette saison, Jo tourne à 10,2 aces par match. Ce sera toujours quelques points faciles face au défenseur espagnol.
7. Il joue un petit Nadal
Le Nadal 2008 n'est plus. Et la version 2009 du Majorquin en acier n'est qu'une pâle copie de la précédente. Et même si son tonton d'entraîneur Toni nous assure que son neveu « est plus motivé que jamais », on peut en douter au regard de ses deux tours précédents. Et ses traits tirés, son visage fatigué n'effrayent en ce moment plus grand monde.
8. Il est mieux habillé
Ce n'est pas difficile étant donné l'accoutrement du quadruple vainqueur de Roland-Garros. Avec son haut vert fluo du plus bel effet, parfaitement harmonisé avec un pantacourt mode « golfeur écossais », Jo ne peut pas rivaliser. Espèrons que Jo, comme nous, ne souhaite plus voir l'éblouissante (au sens premier du terme) tenue de Nadal. Si ça, ce n'est pas une bonne raison pour avoir un soupçon de motivation.
9. Nadal s'en fout
Avec le Masters et la finale de la Coupe Davis en ligne de mire, Nadal a d'autres balles à fouetter que de remporter le trophée parisien. Il semble éreinter d'une saison où il a alterné blessures et coups de mou. Bercy ne semble lui servir que de préparation à une fin de saison autrement plus palpitante pour lui. Mais gare à la féroce haine de la défaite du Taureau des Baléares. On a cru le voir mettre genou à terre plus d'une fois. Il est toujours debout.
10. Il ferait plaisir à Gachassin
Jean Gachassin, dit Peter Pan, achève sa première saison en tant que président de la Fédération Française de tennis. Après avoir surtout montré le bout de son nez pour célébrer les jeunes retraités Safin et Santoro, Jeannot mérite bien un petit cadeau. Jo peut bien lui offrir ça.
, à Bercy