Coupe du monde de Rugby : Le XV de France volé par une histoire de Dopage ?
Guillaume de Saint Sauveur -
Journaliste
Diplômé d’Ecole de Journalisme à Paris. Spécialisé football, et plus particulièrement sur le mercato. Fan du PSG et du Stade Français.

En attendant le quart de finale de Coupe du Monde qui opposera le XV de France à l'Afrique du Sud dimanche soir au Stade de France, cette affiche rappelle de bien mauvais souvenirs aux anciens Bleus présents lors du Mondial 1995. Et Pierre Berbizier, le sélectionneur de l'époque, dénonce une véritable injustice sous fond de dopage et semble profondément marqué par l'élimination 28 ans après. 

Dimanche soir, le XV de France entrera dans le vif du sujet de la Coupe du Monde, sur ses terres, en affrontant l'Afrique du Sud dans un match sans retour en quart de finale. Il s'agira du deuxième affrontement entre ces deux nations dans un Mondial, et le moins que l'on puisse dire, c'est que la première affiche, datant de 1995, a laissé un souvenir traumatisant aux Bleus de l'époque. Les Springboks s'étaient alors imposés (19-15) en demi-finale de la compétition, dans un contexte politique très particulier (l’Afrique du Sud sortait de l’apartheid et NelsonMandela avait été élu président un an plus tôt). Mais ce n'est pas tout... 

« La cicatrice n'est pas refermée »

Interrogé dans les colonnes du Parisien, Pierre Berbizier se lâche sans retenue sur cette élimination du XV de France face à l'Afrique du Sud. Et le sélectionneur de l'époque semble marqué à vie : « Dans la mesure où la cicatrice n’est pas refermée et ne se refermera jamais, allons-y. Pourquoi une cicatrice si profonde ? Parce que j’ai vécu, et cette équipe a vécu, un sentiment d’injustice. La dimension politique l’a emporté sur la dimension sportive. C’est ce qui me gêne le plus (…) Cette équipe avait un vécu collectif qui lui permettait de passer outre ce double coup dur. Mais il y avait aussi d’autres éléments, disons, extérieurs… », indique Berbizier, avant d'afficher clairement ses soupçons de dopage sur l'effectif sud-africain de l'époque. 

« Quatre ou cinq joueurs de cette équipe-là qui sont morts... »

« Si on avait pu en rester à l’histoire sportive, cela aurait été déjà bien suffisant. J’aurais aimé que la dimension sportive l’emporte sur la dimension politique mais ça a été l’inverse. Et à quel prix ? Tous les moyens ont été utilisés. Il y a quatre ou cinq joueurs de cette équipe-là qui sont morts depuis. Du dopage ? Je ne sais pas mais je me pose des questions. Quand je vois les maladies… Sur des gars qui étaient des vrais athlètes ! James Small (mort d’une crise cardiaque à 50 ans), Ruben Kruger (mort d’un cancer au cerveau à 39 ans), Joost van der Westhuizen (mort de la maladie de Charcot à 47 ans), Chester Williams (mort d’une crise cardiaque à 49 ans). Je suis en droit de me poser des questions, auxquelles je n’ai pas de réponses », lâche sèchement l'ancien entraîneur du XV de France, qui estime donc que son équipe s'est faite voler lors de cette Coupe du Monde 1995 face à l'Afrique du Sud. Souhaitons que le match de dimanche, peu importe le score, ne soit pas entaché d'une telle polémique... 

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