En mars dernier, alors au sommet de son art, Antoine Dupont se blessait grièvement au genou. Toujours indisponible à l’heure actuelle, le demi de mêlée du Stade Toulousain et du XV de France a dû passer par des moments très compliqués. Une période à propos de laquelle Dan Carter a mis des mots dessus. Pas épargné par les blessures au cours de sa carrière, le Néo-Zéolandais s’est rappelé de celle qui l’avait privé du Mondial 2011, faisant alors un parallèle avec Dupont.
Dans la carrière d’un sportif, la blessure est quasiment un passage obligatoire qu’elle soit plus ou moins grave. Antoine Dupont en est plein dedans et ce depuis plusieurs mois maintenant, lui qui avait été blessé au genou en mars dernier. Légende du rugby néo-zélandais, Dan Carter n’a également pas été épargné par les pépins physiques et certains l’ont davantage touché. Ça a été le cas en 2011 quand il avait dû quitter les All Blacks prématurément pendant la Coupe du monde.
« Je suis certain qu'Antoine Dupont comprend ce que j'ai ressenti ce jour-là »
A l’occasion d’un entretien accordé à L’Equipe, Dan Carter est revenu sur ce moment douloureux de sa carrière. C’est alors qu’il a fait un parallèle avec ce que vit actuellement Antoine Dupont. L’ancien joueur du Racing 92 a alors confié : « Ça a été le moment le plus dur à vivre. J'avais tout mis de moi pour cette Coupe du monde à domicile. J'en avais rêvé désespérément. J'avais échoué en 2003, à 21 ans. Puis en 2007, encore... Je me suis blessé à l'entraînement, en préparant le dernier match de poule. Une semaine avant les quarts de finale. J'avais été nommé capitaine le matin même. Je faisais des tirs au but, face aux poteaux. Un geste que j'ai répété mille fois. Quand mon pied a tapé le ballon j'ai ressenti un "pop" au niveau de l'aine. Le muscle était sorti de sa gaine. Une douleur abominable. C'était sérieux. J'ai compris que mon rêve de Coupe du monde était fini. J'étais anéanti. Je suis certain qu'Antoine Dupont comprend ce que j'ai ressenti ce jour-là ».
« Le truc horrible, c'est l'avalanche de questions dans ta tête »
« Le truc horrible, c'est l'avalanche de questions dans ta tête : "Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi là ?" Jusque-là, je pensais que les choses n'arrivaient pas par hasard : en 2009, mon corps m'avait dit stop. Là, ça n'avait pas de sens. J'ai compris cette blessure quatre ans plus tard, en remportant la Coupe du monde 2015. J'ai réalisé que ces coups durs, ces déceptions accumulées avaient ancré un truc profond en moi : une obsession. Elle m'a guidé avec intensité pour aller chercher toujours plus loin en moi. Un feu qui s'allumait dès le réveil : avec une check-list de tout ce que je devais faire pour devenir le meilleur. Un refus des raccourcis. Une exigence. Je passais des heures à étudier les adversaires. J'ai tout mis en oeuvre pour la gagner, cette Coupe du monde », a poursuivi Dan Carter sur cette épreuve qui l’a rendu encore plus fort.