Rugby : Twickenham, l’enfer des Bleus 
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

S’il y a bien un stade où le XV de France est rarement à la fête, c’est bien Twickenham. La gigantesque enceinte de la banlieue de Londres est un enfer pour les Bleus lorsque les Anglais sont en face. La France ne s’y est plus imposé depuis 2007. 

Les moins jeunes se souviendront que c’est à Twickenham que le XV de France a réalisé un des plus beaux matchs de son histoire en battant les All Blacks en quart de finale de Coupe du monde en 1999. Une des plus belles pages de l’histoire du rugby français, et peut-être même de la Coupe du monde de rugby. Un match qui restera dans les mémoires comme « le miracle de Twickenham ». C’était il y 24 ans. Et cela reste une exception. Traditionnellement, dans l’arène du XV de la Rose, les Bleus vivent des moments plus compliqués. 

Les Bleus en échec depuis 2007 

Depuis 1981, les Bleus n’ont triomphé que 7 fois à Twickenham. Dont trois fois dans les années 80 (1981, 1983, 1987). Une réussite bien maigre au regard du nombre de matchs. Mais qui donne encore plus de piment à ce Crunch 2023 qui apparaît très équilibré. Si les Bleus sont favoris, les Anglais restent théoriquement difficiles à battre à domicile. Et l’équipe de France d’aujourd’hui, celle de l’ère Galthié, avec Antoine Dupont et consorts n’a encore jamais réussi cet exploit. La dernière victoire française à Twickenham remonte à août 2007. C’était un match de préparation avant Coupe du monde. Dans le cadre du Tournoi, c’était en 2005. « Le Crunch, pour les Anglais c’est quelque chose de très important, confirme l’ancien demi-de-mêlée des Bleus Aubin Hueber (1990-2000). Surtout à Twickenham. Et ils se font un malin plaisir à la fin des matchs de nous dire ‘thank you, good game’ ».  

« Le Swing low, swing chariot nous ronge le cerveau » A.Hueber 

« Il y a une âme dans ce stade, explique Aubin Hueber qui n’a jamais réussi à y gagner avec les Bleus. On a réussi à y faire quelques exploits, mais pas toujours contre les Anglais. C’est un stade qui est particulier. On entend très vite l’hymne anglais résonner, puis le fameux « Swing low, swing chariot », qui est beau mais pénible à nos oreilles. Quand on entend ça, repris par tout un stade, on a l’impression que c’est le couperet qui arrive. Quand tu entends cette chanson, tu sais que les Anglais vont te mettre une grosse pression et vont te passer dessus. Et ils savent bien que cette chanson nous ronge un peu le cerveau ». Samedi après-midi, les Bleus vont également subir la pression du stade et les chants des supporters anglais. En espérant qu’au fur et à mesure du match, si les Bleus mènent au score, les « Swing low, swing chariot » se fassent plus discret.

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