Pour la deuxième fois en trois ans, le Racing 92 s’est hissé en finale de la Champions Cup. Ce samedi, les hommes du duo Labit-Travers défient le Leinster pour une première étoile européenne. Malgré le redoutable adversaire, le Racing a les cartes en main pour écrire l’histoire.
La finale est en Espagne
Certains symboles ont parfois plus de poids que d’autres. Les Racingmen y croient dur comme fer : Il existe un lien très fort entre leur histoire et les temples du football espagnol. Il y a deux ans, le Bouclier de Brennus 2016 avait été soulevé au Camp Nou de Barcelone lors de la seule finale du Top 14 délocalisée hors du Stade de France. Ce soir-là, devant 99 124 spectateurs (record pour un match de rugby), le Racing avait battu Toulon. Cette année, la finale de la Champions Cup a lieu à Bilbao, dans la cathédrale de San Mamès. « Bien sûr qu’on y pense » reconnaît le troisième-ligne Yannick Nyanga. « On s’y attache un petit peu. Depuis quelques temps, on se dit qu’il y a un signe », reconnaît Laurent Travers. Sûr que les Ciel-et-Blanc croient en leur destin espagnol.
Teddy Thomas est insaisissable
Il est la nouvelle star du rugby français. Sa saison pleine et ses fulgurances font de lui le joueur de l’année. Avec les Bleus, il avait illuminé le Stade de France cet hiver par ses crochets déroutants et son incroyable efficacité. Avec le Racing, Teddy Thomas tutoie des sommets bien plus hauts. Face au Munster en demi-finale, il a éteint le suspens du match en vingt minutes. Deux essais inscrits, plus une offrande dans l’en-but à Maxime Machenaud, Teddy Thomas a prouvé qu’il était un grand. Une arme absolue qui cristallise les défenses. « Teddy est en pleine forme et c’est un excellent finisseur, reconnaît son entraîneur Laurent Travers. Il profite aussi de tout le travail de l’équipe qui lui offre des décalages ». Son association avec Virimi Vakatawa, repositionné au centre marche à merveille. Face au Munster, les deux hommes ont dégouté la défense irlandaise. A rééditer avec autant d’efficacité face au Leinster.
Une défense intraitable
Défense de fer, attaque de feu ! C’est la marque de fabrique du Racing qui propose un rempart sur lequel les adversaires viennent buter et s’user au fil du match. Une vérité qui se traduit dans les statistiques : 91% de placages réussis par les Racingmen face au Munster. 164 placages au total dont 19 placages et 100% de réussite pour le deuxième-ligne Donnacha Ryan. Sans compter l’omniprésence de Wenceslas Lauret, Leone Nakarawa, Yannick Nyanga ou de Henry Chavancy, habituel pompier de service. Illustration que le Racing peut gagner même sans maîtriser la possession de balle. Au contraire, ils jouent les coups à fond sur les peu de ballon qu’ils ont. « Ils s’appuient sur de gros points forts : Grosse conquête, grosse défense et grosses individualités », explique l’entraîneur castrais Frédéric Charrier. « Peu de points faibles et un très bon buteur, c’est la recette pour gagner les matchs couperets ». La meilleure défense du Top 14 s’avère donc être aussi l’une des plus redoutables d’Europe. Ce qui devrait considérablement compliquer la tâche du Leinster.
C’est le rêve de Jacky
12 ans seulement que Jacky Lorenzetti a repris la tête du club. Et déjà, l’ancien magnat de l’immobilier a réussi à être champion de Pro D2, remonter en Top 14, soulever le Bouclier de Brennus, construire un stade, et se hisser une deuxième fois en finale de la Coupe d’Europe. Une belle et précoce réussite. Reste juste une étoile à conquérir. La seule qui manque au palmarès du Racing et qui fait fantasmer tout le groupe. Ni le staff, ni la majorité des joueurs n’ont encore remporté un trophée européen. Même pas Dan Carter dont il ne reste qu’un titre à conquérir avant de voguer vers un autre rugby, dans un autre continent… Et s’ils le faisaient aussi pour lui ?