Capo Ortega : « La force de l’Uruguay, c’est le collectif »
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Rodrigo Capo Ortega est le plus Français des Uruguyens. Après avoir porté pendant dix-huit saisons le maillot du Castres Olympique, l'ancien deuxième-ligne international est resté dans le Tarn pour s’occuper des relations publiques du CO. A la veille du match de Coupe du monde entre la France et l’Uruguay, il nous parle de « Los Teros » et de son amour pour la France.

Rodrigo, qu’avez-vous pensé du premier match des Bleus contre la Nouvelle-Zélande ?
Comme tout le monde, je m’attendais à ce que l’équipe de France gagne. La première mi-temps a été compliqué, mais c’est un peu normal. Quand tu joues un match aussi important, dans une compétition comme la Coupe du monde, tu mets un peu de temps à entrer dans ton match. Il y a beaucoup d’émotions et tu ne peux pas te libérer complétement. Mais après, en deuxième mi-temps, on a vu une équipe de France qui a mis son jeu en place, avec une bonne défense, un jeu d’occupation, et cela leur a permis de marquer des points, de mettre à la faute les All Blacks, et de remporter le match.

Que peut espérer l’équipe d’Uruguay face à la France jeudi soir ?
Pour l’Uruguay, je pense que c’est le meilleur scénario pour entrer dans la compétition. Jouer contre le pays organisateur, avec une puissance comme la France, l’Uruguay va être tout de suite dans le bain. Et on va pouvoir en tirer beaucoup de choses pour apprendre et préparer de la meilleur façon les deux matchs qui sont importants pour l’Uruguay, face à la Namibie, et face à l’Italie.

« L'Uruguay va voir le vrai niveau du Mondial »

« Les Teros » vont gagner en expérience en affrontant les Bleus ?
Exactement. On va tomber sur une équipe très dure. Ça endurci, ça te prépare. L’Uruguay va voir quel est le vrai niveau de la Coupe du monde pour être bien préparer pour les deux matchs importants qui suivront.

Quelles sont les forces de cette équipe d’Uruguay ?
Le collectif ! Comme toujours c’est le collectif. On n’a pas des joueurs qui font la différence. Mais chaque joueur donne son maximum, et tous ensemble le niveau est bon. Nous, c’est l’équipe qui rayonne. Et les individus sont là pour donner un maximum.

Parmi les joueurs Uruguayens, il y a quand même Santiago Arata, le demi-de-mêlée du Castres Olympique qui avait été révélé lors de la dernière Coupe du monde…
Oui, c’est vrai. Mais moi je lui dis à chaque fois : tout seul tu vas plus vite, mais ensemble on va plus loin ! Cela peut arriver qu’il fasse gagner les matchs ou qu’il joue quelques coups, qu’il fasse une différence. Mais ça n’arrive pas tout le temps.

« La France m’a donné l’opportunité de réaliser mon rêve »

L’Uruguay participe régulièrement à la Coupe du monde. Est-ce qu’à chaque édition l’équipe est en progrès ?
Oui. Forcément. C’est la troisième Coupe du monde consécutive à laquelle l’Uruguay se qualifie directement. C’est un joli constat. Ça prouve que derrière il y a un bon travail. Aujourd’hui, on essaie de se rapprocher le plus possible du monde professionnel. Les joueurs de l’équipe nationale qui évolue en Uruguay sont en contrat avec la fédération. Cela leur permet d’avoir un entraînement professionnel, une bonne récupération, une bonne alimentation. Et au niveau de la compétition, l’équipe d’Uruguay fait de nombreux matchs. Sans compter le championnat de la ligue sud-américaine avec des franchises. Ça élève le niveau. Et on ajoute à ça les joueurs qui jouent en Europe, ça forme un bel amalgame.

Rodrigo, entre la France et l’Uruguay, pour qui penchera ton cœur jeudi soir ?
Je serai au stade à Lille puisque Laurent Labit m’invite. Et je serais 50/50. Je ne renie pas mes origines, je suis fier d’être Uruguayen, mais la France m’a tout donné. La France m’a donné l’opportunité de réaliser mon rêve, de vivre de ma passion, de me forger comme un homme, de créer ma famille… Aujourd’hui je me considère français. Donc je serais pour la France, et aussi pour l’Uruguay. Je sauterai de joie quand la France et l’Uruguay marqueront un essai. Pour moi, ce sera une fête à cent pour cent.

Articles liés