Tennis de table : « Du jamais vu », pourquoi la France peut faire tomber la dynastie chinoise
Alexis Poch -
Journaliste
Titulaire d'un Master en journalisme sportif, je suis tombé amoureux du tennis dès l'enfance et j'ai toujours aimé lire les belles histoires de ce sport. Aujourd'hui, je souhaite les raconter, profiter de ma passion à fond et être au plus proche des as du circuit.

Qualifiée pour la finale des Championnats du monde par équipes de tennis de table dimanche à Busan en Corée du Sud, la France atteignait ce stade pour la deuxième fois de son histoire après 1997. Portés par la fratrie Lebrun qui affole les compteurs depuis deux ans, les Bleus n'ont pas pu repartir avec le titre mondial face à la nation qui archi-domine ce sport depuis la nuit des temps, la Chine. Invaincus dans ce format de compétition depuis l'édition 2000, les Chinois ne se sont pas passés à côté de cette finale. Mais l'espoir de voir un jour un Français au sommet reste intact.

Très impressionnante au cours de ces deux semaines de compétition, l'équipe de France n'a rien pu faire en finale face aux trois meilleurs joueurs du monde. Pourtant la finale aurait pu basculer puisqu'Alexis Lebrun, l'aîné de la fratrie, a eu une balle de match en sa faveur face au numéro un mondial Fan Zhendong. C'est bien le signe que l'écart qu'il existe entre lui et les meilleurs du monde se réduit petit à petit.

Deux ovnis

Alexis et Félix Lebrun n'ont que 20 et 17 ans respectivement mais ils agitant la planète tennis de table depuis deux ans. Si l'aîné a montré la voie, le cadet semble avoir encore plus d'avance par rapport à sa catégorie d'âge puisqu'il pointe aujourd'hui à la 6ème place mondiale au classement. C'est bien simple : c'est le premier du classement qui n'est pas Chinois. Plongés dans cet univers depuis toujours grâce à un contexte familial favorable (le père et l'oncle ont été professionnels), ils ont toujours voulu rester au pôle espoir de Montpellier, refusant de se diriger dans les grandes structures fédérales.

« Du jamais vu dans l'histoire du ping français »

Ce sport si dominé par les Chinois a pourtant vu quelques Tricolores performer au plus haut niveau. L'exemple le plus parlant est bien sûr celui de Jean-Philippe Gatien, vice-champion olympique et champion du monde en 1993. Mais la progression aussi rapide de deux profils comme les frères Lebrun reste inattendue. « Une telle progression, on n'a jamais vu ça dans l'histoire du ping français » s'exclamait le DTN de la FFTT Jean-Nicolas Barrelier il y a un an. « Ils n'ont pas de limite. Ces deux nous montrent que tout est possible. Ils font exploser toutes nos certitudes. Aujourd'hui, ce qu'on sait, c'est qu'on ne sait rien » ajoute le président Gilles Erb.

Paris 2024 dans le viseur

Face à un pays qui compte 70 millions de licenciés, la marche était encore trop haute dimanche. Il faut dire qu'en face, il s'agissait des trois meilleurs joueurs du monde. La distance qui les sépare ne semble plus aussi grande qu'auparavant, surtout depuis qu'Alexis a réussi l'exploit de battre le numéro 1 l'an dernier. « On sait qu'ils nous craignent. On parle d'eux dans les médias chinois, il y a 200 à 300 personnes qui les attendent au pied de l'hôtel pour signer des autographes. Alexis et Felix sont ciblés comme deux des trois menaces pour les Chinois dans le futur » s'exprimait Nathanaël Molin dans Eurosport. Une chose est sûre, le tournoi olympique est attendu de pied ferme. Cette fois-ci, chaque pays ne pourra ramener que deux représentants.

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