Surf : Le titre mondial, « le but ultime » de Marco Mignot
Kevin Laborde -
Rédacteur en chef adjoint
Diplômé à Bordeaux, titulaire de la carte de presse depuis 2009. Des débuts chez Sport24, puis L'Équipe, avant de rejoindre Le 10 Sport. Spécialiste foot, avec un profil orienté mercato, je suis également passionné par la NBA, LA Ligue, qui a tout compris. Incapable de rester insensible devant une étape du Tour de France.

Rookie of the Year pour sa première saison sur le Championship Tour, l’élite mondiale du surf, Marco Mignot a confirmé toutes les attentes. Le surfeur français s’est livré au 10 Sport sur son bilan, ses moments forts et ses ambitions. À 24 ans, il a prouvé qu’il était prêt pour le CT… et il vise désormais encore plus haut.

Quel bilan dresses-tu de ta première année sur le Championship Tour ?

Marco Mignot : Le bilan est forcément positif. Je suis super content de la façon dont ça s’est passé. J’avais dit en début de saison que je voulais passer le cut et faire une année complète, car tu progresses énormément quand tu fais une saison entière sur le CT. J’avais aussi annoncé que je voulais être Rookie of the Year et j’y suis arrivé. Je suis fier de moi. Le travail a payé et je sais que des choses encore plus grandes arrivent.

Tu as connu un passage à vide après avoir passé le cut à Margaret River…

Oui, je n’étais pas focus à 100 %. Et c’est à ce moment-là que Joel Vaughan a pris de l’avance avec un quart de finale à Lowers, puis un huitième au Brésil pour le titre de Rookie of the Year. Moi, j’ai enchaîné deux éliminations au premier tour après le cut. Là, je me suis dit que ça allait être compliqué pour le titre de Rookie of the Year. Mais j’ai bien réagi et je suis content de la façon dont je me suis recentré à ce moment-là. J’ai fait quart de finale à J-Bay, où tout le monde disait que ça allait être compliqué pour moi. Et puis il y a eu cette bataille à Teahupo’o où celui qui passerait un tour de plus que l’autre serait Rookie de l’année. Je suis fier de ce que j’ai fait. C’était un moment très fort.

«Abu Dhabi aurait pu me coûter le cut »

Quelles sont les étapes qui t’ont marqué lors de cette première année sur le CT ?

C’est difficile de choisir entre le Portugal, où je fais quart de finale en début de saison, J-Bay, en Afrique du Sud et Teahupo’o. À Tahiti, j’ai passé un moment incroyable avec les locaux et avec Jérémy Florès, qui m’aidait chaque jour. En Afrique du Sud, il y avait mon frère, mon père et un public incroyable.

À l’inverse, une étape que tu as détestée ?

Je ne peux pas dire que j’en ai détesté une, mais la pire, ça a été Abu Dhabi (il a été éliminé au premier tour, ndlr). J’ai fait une erreur là-bas. Notamment de ne pas m’entraîner sur la vague avant la compétition parce qu’il fallait payer très cher. Mauvais calcul… Ça aurait pu me coûter le cut.

« Être un meilleur surfeur que l’an dernier »

Tu dis souvent que tu t’es préparé pendant longtemps pour être réellement prêt pour le CT…

Exactement. Je ne voulais pas juste me qualifier, arriver et me dire : « Bon, on va essayer de voir si je suis prêt. » Je voulais arriver sur le CT en étant prêt. Tous les mois passés à Hawaï, les voyages en Indonésie, les entraînements en France… C’était pour ça et ça a payé. Je savais que le CT serait dur, mais je m’y suis préparé pour y rester et viser le titre mondial un jour. C’est ça, le but ultime.

La prochaine saison débutera en avril 2026, mais tu es déjà en mode préparation…

Je viens de participer au Quiksilver Festival, organisé par Jérémy Florès à Hossegor. C’était un très bon moment, très cool. Le CT redémarre en avril, mais je ne vais pas être en vacances. Je suis en France encore quelques semaines, c’est le début d’une grosse préparation. L’objectif, c’est d’être un meilleur surfeur que l’an dernier.

D’autres Français comme Kauli Vaast ou Jorgann Couzinet, actuellement bien placés sur le CS, l’équivalent de la deuxième division mondiale, pourraient être sur le CT en 2026…

Je l’espère vraiment ! Plus on sera de Français sur le CT, mieux ce sera. Moi, je suis heureux quand un autre Français gagne. Si Kauli, Jorgann ou d’autres y arrivent, ce sera une bonne chose pour la France et je fais partie de l’équipe de France. Kauli et Jorgann méritent d’être dans le Tour. Le chemin pour se qualifier est long et difficile, mais je suis optimiste.