La dernière étape de l’European Le Mans Series se dispute le 18 octobre prochain à Portimao (Portugal). L’opportunité pour IDEC Sport de décrocher un premier titre historique l’année de ses 10 ans d’existence. Pour Mathys Jaubert (20 ans), ce serait la récompense d’une saison exceptionnelle et la validation d’un travail d’équipe de premier plan.
Un petit mot pour commencer sur la finale de la Porsche Carrera Cup France qui s’est récemment disputée sur le circuit Paul Ricard. Vous étiez en course pour la victoire finale mais ça ne vous a pas souri. Pas trop déçu ?
Ça ne s’est pas très bien passé, vu le résultat et le scénario de la course. Le week-end, dans son ensemble, a été compliqué. On fait deux fois deuxièmes et les deux courses se sont mal passées, avec notamment deux accrochages avec l’équipe contre laquelle on se battait pour la victoire finale. Deux contacts volontaires, vraiment. Et des décisions en direction de course qui n’étaient pas suffisantes selon moi… Je suis très déçu pour l’équipe, car cette victoire comptait beaucoup collectivement.
La bonne nouvelle c’est qu’il y a déjà une prochaine échéance avec la dernière étape de l’European Le Mans Series, à Portimao. Une victoire au Portugal et IDEC Sport remporte le titre… Vous vous attendiez à ce scénario ?
En début d’année, quand on parlait avec Nicolas Minassian, Cyril Abiteboul et toute l’équipe, il était question d’un objectif Top 5. En commençant à Barcelone par une victoire exceptionnelle, on a réalisé un super début. On a réussi à confirmer au Castellet, malgré des conditions de pluie compliquées. Et encore une troisième fois à Silverstone, encore sous la pluie… Au final, chaque pilote a pu avoir sa victoire à domicile : Dani à Barcelone, moi au Castellet, Jamie à Silverstone (sourire). C’est vraiment top… On fait très peu d’erreurs, nos stratégies sont bonnes. Et on sait que si on gagne à Portimao, on est champion. Donc on sait ce qu’il nous reste à faire (sourire).
«Comme à Barcelone et au Castellet, c’est moi qui serait aux avant-postes pour les qualif’»
Vous vous attendez à quel type de course, notamment face à une très belle écurie Panis Racing qui montre comme vous de belles dispositions depuis le début de la saison ?
Ça va se jouer sur la voiture qui parvient à faire le moins d’erreur… Ça ne sera pas uniquement une question de vitesse, où Panis est sûrement meilleur que nous sur ce point-là. Il nous en manque un peu pour rivaliser avec eux sur cet aspect. Il va y avoir beaucoup de faits de courses, encore plus dans une finale où on sait que c’est toujours plus agité qu’en temps normal. Celui qui fera le moins d’erreur et qui aura la meilleure stratégie l’emportera. Comme à Barcelone et au Castellet, c’est moi qui serait aux avant-postes pour les qualif’. Avec notre expérience et notre bonne stratégie, je suis confiant sur nos chances de gagner.
A 20 ans, votre précocité est vraiment étonnante. Qu’est-ce que cela apporte de plus à l’équipe ? Qu’est-ce que vous avez que Jamie et Dani ont un peu moins ?
Déjà, je dois dire que le pilote qui apporte le plus, c’est Dani. C’est un pilote pro qui nous soutien en permanence et nous aide à grandir. Moi, j’ai un profil un peu particulier parce que je n’avais jamais fait de monoplace. J’apporte mon expérience du GT, où j’ai pu être le meneur d’une équipe. Je fais plus de retour technique aux ingénieurs parce que j’ai appris à le faire en Porsche Cup, où c’est très pointu et très compliqué techniquement. Chacun apporte vraiment quelque chose, c’est la force de notre team. Mais si je dois dire quelque chose, peut-être aussi une capacité à faire les derniers relais. J’aime ça, vraiment. Je ne suis pas quelqu’un de stressé donc je le fais sans aucune pression. Je ne me mets d’ailleurs jamais aucune pression. Si je fais un mauvais résultat, personne ne m’en voudra. C’est une année pour apprendre donc j’entame chaque week-end libéré, avec la simple envie de me battre pour gagner ce sprint final.
A 20 ans, votre parcours est à l’image des voitures que vous pilotez. Ça va vite, très vite… Assez vite pour vos ambitions ?
Toutes les trajectoires que j’ai prises sont parfaites. Si je prends en compte ces cinq dernières années, c’est parfait. Et je mesure la chance qui est la mienne d’avoir pu rejoindre le programme Genesis, grâce à IDEC Sport. Énormément de pilotes voulaient se backer sur ce projet, des pilotes beaucoup plus expérimentés que moi. Genesis a voulu miser sur un profil jeune et a parié sur moi. J’en suis vraiment très, très heureux. L’an prochain en 2026, j’aurai 21 ans le 3 mars et je serai sûrement le plus jeune pilote en Hypercar. Tout est parfait (sourire).
Vous avez dit que la F1 n’était pas une obsession. Mais est-ce que ça pourrait être un objectif, un jour ?
Honnêtement, pour le moment, non. J’avais deux rêves, qui étaient d’être pilote professionnel et de faire Le Mans. C’est fait (rire). Après, si des opportunités de devenir pilote en développement ou d’essai se présentent, on verra. Mais ce n’est pas du tout un objectif principal. Je veux vraiment me concentrer sur le présent et le futur avec Genesis.