L’équipe de France s’est classée 12e avec neuf titres aux Jeux paralympiques de Rio qui se sont achevé dimanche soir. Pour la première fois depuis Barcelone (1992), les Bleus font mieux que lors de l’édition précédente.
Une présidente heureuse
Emmanuelle Assmann, la présidente du Comité Paralympique et Sportif Français s’est dite « heureuse » à l’issue des Jeux paralympiques de Rio qui se sont terminé dimanche soir par une cérémonie festive et haute en couleurs. Avec neuf titres parmi les 28 médailles gagnées au total, la France remonte au 12e rang du classement des nations. « Nous sommes sur le chemin du top 10 souhaité par le Ministère. Et même si la Russie, exclue par l’IPC en raison des problèmes de dopage d’état, nous aurions fait mieux qu’à Londres (16e avec 8 titres). Pour la première fois depuis les Jeux de Barcelone, en 1992, les Tricolores ont fait mieux que lors de l’édition précédente. Un regret toutefois, le total de médaille plus faible qui s’explique notamment par quatorze quatrièmes places. « C’est vrai mais on a bien su nous reprocher à Londres notre manque de titres par rapport au nombre total de médailles (45 : 8 or, 19 argent, 18 bronze) et oublier qu’au nombre total de médailles nous étions huitièmes. Le classement des Jeux ne tient compte que des titres et à ce jeu-là, nous avons progressé. »
Pas loin d’atteindre les limites
La France a pu compter sur ses leaders. Marie-Amélie Le Fur, Sandrine Aurières-Martinet, Fabien Lamirault ou encore Damien Seguin. A l’exception d’une ou deux médailles d’or attendues, toutes celles espérées sont tombées dans l’escarcelle des Bleus. Evidemment, on ne peut pas en dire autant pour le bronze. « Il y avait quelques jeunes et ceux-ci ont tiré leur épingle du jeu en prenant la 4e place. Ils ont envoyé des signaux forts à la concurrence pour les Jeux de Tokyo », souligne Emmanuelle Assmann. Des propos à nuancer. Si le nageur Théo Curin (16 ans) et le cycliste Mathieu Bosredon font effectivement partie de la relève, d’autres comme Charles Rozoy (natation) ou Stéphane Molliens (tennis de table) ont, sans leur faire offense, sans doute déjà vécu leurs plus belles heures…
La France ne semble pas très loin de ses limites. Si le top 10 était accessible, viser le top 8 semblait impossible. Pas dans le contexte et l’approche actuels. « On ne paraît pas en mesure de récolter 72 médailles dont 14 en or, comme l’a fait le Brésil (8e au classement des nations) », explique Jean Minier, le Directeur technique national de la Fédération Française Handisport.
Il manque des moyens, des structures et une organisation adaptés. Les encadrants sont rarement dévoués exclusivement à la performance. Les sportifs ne sont pas tous salariés, même si dans ce domaine, cela progresse.
Trouver un modèle performant
Les Anglais (147 médailles dont 64 en or), deuxièmes derrière la Chine (239 médailles dont 107 en or), ont encore démontré leur science de la performance. Leur capacité à être prêt le jour J. Comme pour les valides, la Grande Bretagne a fait mieux au Brésil, qu’elle ne l’avait fait chez elle, à Londres en 2012. Un modèle à suivre ? « Je ne crois pas. Nous n’avons pas le même réservoir et encore pas le même état d’esprit, estime Jean Minier, le DTN de la FFH. Gérard Masson, président de la FFH ? N’étant pas candidat à sa succession, la nouvelle équipe va devoir trouver des solutions adaptées aux réalités françaises pour continuer d’avancer vers le top 10.
Jérôme Savary