Elodie Lorandi, la nageuse de l’équipe de France paralympique membre du Team EDF, a ramené des Jeux de Rio le bronze sur 100 m et 400 m nage libre. Une vraie satisfaction au regard de l’évolution du niveau.
Comment s’est passé votre retour en France et dans votre village ? Très bien. Après le rassemblement organisé dans l’aéroport, à notre arrivée à Paris, je suis assez vite rentrée chez moi. J’étais satisfaite de ne pas trop m’éterniser et de pouvoir retrouver mes proches et ma grand-mère qui est venue me chercher à l’aéroport dans notre cocon familial. La pression est retombée assez vite et il est préférable que cela se fasse chez soi. Au calme. Votre objectif était de conserver l’or sur 400 m nage libre, VOTRE course. Arrivez-vous quand même à savourer cette médaille de bronze, assortie d’une autre en bronze, sur 100 m NL ? Bien sûr. Je savoure ces résultats qui sont exceptionnels au regard des trois dernières saisons que j’ai vécues. Après le décès de mon grand-père, j’ai traversé deux années très difficiles en 2013 et 2014. En un an, il m’a fallu compenser et combler le retard pris. J’y suis globalement parvenue. Le niveau a considérablement augmenté et malgré cela je suis toujours là, sur le podium. J’aurais aussi pu terminer 4e du 40 m puisque la Polonaise n’est qu’à deux centièmes. Mais j’ai démontré que je ne lâchais jamais rien. J’ai décroché cette troisième place sur 400 m au mental. Ces médailles de bronze valent de l’or. Aussi, elles m’ont permis de vivre deux derniers podiums paralympiques. Celui du 400 m restera fort car j’ai voulu en profiter avec ma famille, mes entraîneurs, le staff des Bleus, mes amis… J’ai vraiment adoré ce moment. Les nombreuses heures de direct de France TV ont-elles suscité davantage de retombées ? Oui. Dans mon petit village, de nombreuses personnes que je ne connais pas vraiment me félicitent. Mes voisines ont appris à connaître. Ma grand-mère a pu voir toutes mes courses, alors que contrairement à mes parents, elle est restée en France. Les retours sont excellents. Le suivi a été exceptionnel. Les reportages et les portraits des sportifs ont été très appréciés aussi. Ils ont permis de mieux nous connaître et donc de nous suivre avec encore plus de ferveur.
« Le paralympisme ne s’éteint pas, pour participer il faut bosser »
Avez-vous pu échanger avec le reste de la Team EDF ? Non pas encore physiquement. Mais la Team EDF, c’est un suivi et accompagnement au quotidien. Les encouragements, les messages de soutien et les félicitations arrivent au fil de l’eau. Nous aurons sans doute l’occasion de tous nous revoir plus tard. Ce sont de riches moments de partage. Avez-vous été surprise par l’augmentation du niveau ? Dans certaines classes comme la mienne (S 10 membres inférieurs touchés), un palier a été franchi. Il était temps que ça bouge. Mais je ne suis pas vraiment surprise. Le paralympisme ne s’éteint pas. C’est aussi un message fort envoyé aux jeunes : Pour participer aux Jeux paralympiques, il faut bosser. Ces beaux chronos et le fait de voir moins de nageurs remporter six ou sept titres aux Jeux crédibilisent nos performances. Les Jeux 2020 sont loin. Mais les Mondiaux 2017 en septembre à Mexico, vous y pensez ? Oui. Si les temps de qualification sont à ma portée, je me donnerais les moyens de les réaliser. J’aimerais en effet terminer par des championnats du monde puisque j’avais commencé, à l’international, par cette épreuve, en 2006. Jérôme Savary