Ce mardi, Ferrari a annoncé avoir accepté la démission de Mattia Binotto. Un départ évoqué depuis quelques jours et qui semblait inévitable. Le patron de la Scuderia a fait les frais d’une année marquée par de nombreuses erreurs, malgré un bon début de saison rempli d’espoir. Retour sur les événements qui ont mené au départ du patron de l'écurie italienne.
« Ferrari annonce qu'elle a accepté la démission de Mattia Binotto, qui quittera son rôle de Team Principal de la Scuderia Ferrari le 31 décembre. » Ce mardi, la Scuderia a officialisé le départ de Mattia Binotto, à la tête de l’équipe depuis janvier 2019. La fin de la collaboration entre le Suisse et l’écurie n’est pas réellement surprenante, puisqu’elle était annoncée depuis quelques jours par la presse italienne. Quand on s’attarde sur les événements survenus cette saison chez Ferrari, le départ de Mattia Binotto semblait inéluctable.
F1 : Révolution actée chez Ferrari, une décision fracassante est prise https://t.co/p6ERHt6ia0 pic.twitter.com/8pdiH0UKas
— le10sport (@le10sport) November 29, 2022
Trop d'erreurs stratégiques
Même si Charles Leclerc a terminé vice-champion du monde et que la Scuderia a décroché la deuxième place au championnat constructeur, il y a énormément de regrets au sein de l’équipe italienne. Il faut dire qu’après trois Grand Prix disputés, le Monégasque sortait de deux victoires à Bahreïn et à Melbourne. De quoi donner de l’espoir à Ferrari, qui espérait pouvoir lutter avec Red Bull et Max Verstappen pour le titre de champion du monde, mais finalement, le Néerlandais a été sacré pour la deuxième fois consécutive, sans réellement d’adversité. D’un point de vue stratégique, Ferrari a eu tout faux à de nombreuses reprises cette année.
Silverstone, une fracture entre Leclerc et Binotto
À commencer par le GP de Monaco. Alors que Charles Leclerc partait en pole position et que le doublé semblait promis à la Scuderia, le Monégasque a finalement terminé quatrième de cette course. Sous la pluie de la Principauté, Ferrari avait tardé à s’adapter et à chausser les bons pneus, permettant à Sergio Pérez de s’imposer. Silverstone a également marqué une fracture au sein de l’écurie. Mattia Binotto et son équipe n’avait pas profité de l’intervention de la voiture de sécurité pour faire passer Charles Leclerc aux stands. Alors qu’il était en tête, il avait été décidé de le laisser en piste avec ses pneus usés. Un choix qui a coûté cher, puisqu’il avait vu son coéquipier, Carlos Sainz, lui passer devant, ainsi que Sergio Pérez et Lewis Hamilton. Comme l’indiquait L’Équipe récemment, la relation entre Charles Leclerc et Mattia Binotto est devenu très froide depuis cette course.
Leclerc, pas exempt de tout reproche
Le Monégasque n’est pas exempt de tout reproche non plus. Ses erreurs à Imola et lors du GP de France lui avaient aussi coûté des points, mais les déboires stratégiques de Ferrari se sont également poursuivis. En Hongrie, les deux pilotes de la Scuderia partaient de la 2e et 3e place sur la grille de départ, derrière George Russell. L’occasion de marquer des points, mais là encore, le choix des pneus a fait débat. Alors qu’il passait aux stands pour la deuxième fois, le Monégasque a été mis en gomme dure. Un choix surprenant, et qui s’est avéré inefficace, puisqu’il a finalement chuté jusqu’à la 6e place, ne parvenant pas à faire fonctionner ses pneus. Plus récemment, lors du Grand Prix du Brésil, la séance de qualification avait encore une fois fait ressortir les difficultés de Ferrari. Charles Leclerc avait été bloqué de longues secondes au moment de changer de pneus, avant de ne pas pouvoir signer de temps en Q3, n’étant pas équipé de la bonne gomme. « Bien joué les gars, bien joué », avait-il ironisé à la radio.
« Il faut toujours du changement dans une écurie de F1 »
Au moment de faire le bilan de cette saison, Charles Leclerc avait d’ailleurs pointé du doigt ces nombreuses erreurs. Il avait également confié que des changements étaient nécessaires : « Il faut toujours du changement dans une écurie de F1, dans le sens ou dans la façon dont on prend la décision, par exemple. On a montré sur certaines courses qu'on n'arrivait pas aux bonnes conclusions, que l'on prenait trop de temps à prendre des décisions ou qu'on n'arrivait pas à prendre la bonne. Il faut qu'on s'améliore. Donc oui, il faudrait changer cela, la manière, le process pour arriver à la bonne décision. » Il semble qu’il ait été entendu.