Lentement mais sûrement, José Mourinho inculque sa philosophie d'un football rigoureux au Real Madrid. Quitte à révolutionner la philosophie de jeu de la Maison Blanche.
Là où Pellegrini avait fait le pari de faire jouer Higuain et Ronaldo sur la même ligne, avec un florilège de buts à la clé, « The Special One » a façonné un 4-2-3-1 dans lequel ne s’épanouissent guère les mangeurs d’espace comme Ronaldo ou Di Maria. L’avantage, c’est que l’équipe n’est plus coupée en deux et offre du même coup un milieu de terrain ultra-compact à la limite de l’embouteillage. Avec des carences en termes de fluidité, de spontanéité et donc de spectacle. « Il est normal que les spectateurs veulent voir du bon football, en convient Sami Khedira. Mais il faut avouer que le style de Mourinho offre peu d’opportunités de buts, à nous, mais aussi à nos adversaires. Dans ce système, tout fonctionne avec de la discipline ».
Si l’on incorpore les matchs de pré-saison effectués lors de la tournée américaine cet été, les cages d’Iker Casillas sont ainsi restées inviolées pendant 601 minutes, soit près de sept matchs ! Dans ce système, chacun a un rôle bien précis. Le Brésilien Marcelo, l’un des meilleurs passeurs du club merengue sous l’ère Pellegrini, a par exemple été recadré sur sa propension à trop partir à l’abordage (comme l’avait été son compatriote Lucio par ce même Mourinho à l’Inter Milan).
Grâce à ce fonctionnement «béton», le Real Madrid n’a ainsi encaissé que 2 buts en cinq matchs de championnat. Sur les cinq derniers exercices, le club madrilène n’avait jamais affiché un ratio aussi propre. Même Fabio Capello, lors de son second passage en Espagne lors de la saison 2006-2007 (2 buts encaissés) et Bernd Schuster (3 buts en 2007-2008) n’avaient pas fait mieux. Les deux techniciens avaient pourtant réussi à terminer champions…
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