La première demi-finale de l'Euro, qui opposera le Portugal à l’Espagne, se jouera sur des petits détails. Trois duels vont attirer l’attention pendant la rencontre, et ceux qui sortiront vainqueurs de ces face-à-face apporteront un vrai avantage à leur équipe.
Piqué-Ronaldo : Sur un air de Clasico Le défenseur spagnol et la star portugaise se défieront pour la sixième fois de la saison ! Lors des trois précédentes années, les deux amis/ennemis se sont croisés 16 fois et Piqué a semble-t-il pris le dessus. Quand l’un redevient le héros de son pays grâce a ses buts importants et ses matchs pleins, l’autre se fait critiquer et se trouve confronté a une nouvelle pression : écouter les rumeurs, lesquels annoncent un (ou deux) nouveaux défenseurs centraux au Barça cette saison. De quoi ne pas le rassurer. Mais pour l’Espagne, il n’existe pas de plan anti-Ronaldo. Son coéquipier au Real, Xabi Alonso, s’était exprimé sur ce sujet : « Il n'y aura pas de plan anti-Ronaldo. Nous allons jouer avec la même idée, c'est-à-dire sans procéder en fonction de notre adversaire »
Alba-Nani : Un vrai test pour Alba Laurent Blanc le savait, le danger avec l’Espagne, c’est son côté gauche. Le sélectionneur des Bleus avait donc décidé de placer sur le chemin de Jordi Alba un certain Mathieu Debuchy en quarts. Ce dernier avait pris « le bouillon » pendant la rencontre. Pas habitué à ce poste, Alba arrivait souvent à prendre le dessus sur le Français, notamment lors du premier but, où il dépose Debuchy pour centre sur la tête d’Alonso. Pour Bento, le challenge sera le même. Stopper Alba en le prenant à son propre jeu, et donc en laissant Nani sur ce côté droit de l’attaque pour mieux le prendre en contre ? Ou renforcer ce milieu pour laisser le moins d’espace ? Selon toute vraisemblance, Nani devrait être la solution adéquate. Très bon depuis le début de la compétition, le Portugais n’hésite pas à venir aider en défense et est toujours aussi précieux dans le schéma offensif de la Selecçao. Le défenseur pourrait donc se faire prendre à son propre jeu cette fois-ci et se faire contrer rapidement dans son dos. Un rôle qu’aurait pu tenir Ménez. Une chose est certaine, si le choix de Bento fonctionne, Blanc pourra avoir des regrets.
Pepe-Fabregas : Pepe est devenu Monsieur Propre Encore un Clasico dans ce match. Pepe, l’homme le plus détesté de la Catalogne (avec Ronaldo) sera opposé à l’enfant de la Masia, Fabregas. Mais contrairement à ceque l’on pourrait penser, le Portugais ne serait pas un point faible pour ses coéquipiers. Habitué à laissé éclater ses nerfs, le joueur semble s’être racheté une conduite. Avec le Real, il est resté solide toute la saison, et durant ce championnat d’Europe, il est tout simplement imprenable. Buteur contre le Danemark (victoire 3-2 du Portugal), il est dans cet Euro un défenseur qui effraye les adversaires. Non pas par son jeu rugueux, mais tout simplement parce qu’il joue intelligemment. Le fait est là. Depuis le début de ce championnat d’Europe, Pepe a commis une seule et unique faute en 360 minutes de jeu ! Incroyable mais vrai, le joueur rassure toute son arrière garde. Pour Fabregas, le challenge sera double. Si le Barcelonais est titulaire (en concurrence avec Torres), il devra déjouer ce marquage mais aussi apporter la présence dans la surface de réparation, ce qu’il avait rarement réussi contre la France et contre l’Italie. Le duel entre ces deux joueurs se jouera sur la longueur. Si Pepe ne retombe pas dans sa haine anti-catalane, son manque d’impatience de ne pas avoir le ballon et de subir les passes a répétitions, il peut largement dérégler le système espagnol.
Benjamin Bouchard