Sakho, Nkoulou, Yanga : pourquoi Milan aime tant nos joueurs ?
La rédaction

Orphelin de la charnière Silva-Nesta et avec le cas Philippe Mexès qui a fini la saison dernière en tribune, le Milan AC se cherche une nouvelle défense centrale.

Si pour « remplacer » l’illustre Alessandro Nesta (si tant est qu’il est possible de le remplacer), le club rossonero a enrôlé Fransceco Acerbi du Chievo Vérone, la recherche continue pour trouver le successeur de Thiago Silva… en Ligue 1 ! Nicolas Nkoulou, Mapou Yanga-Mbiwa et désormais même Mamadou Sakho sont pistés par Adriano Galliani, 3 défenseurs bien connus du championnat français. Pourquoi l’un des plus grands clubs européens s’intéresse soudainement à la Ligue 1 pour trouver son bonheur ?

Première et principale raison, l’intérêt économique Le Milan est contraint d’éponger ses dettes à l’aube de l’instauration du fair-play financier. Silvio Berlusconi, dont certains procès en cours contre ses chaînes de télévision vont lui coûter des sommes colossales, n’est plus en mesure de jouer les bouche-trous d’où les ventes d’Ibrahimovic et de Silva. C’est donc un recrutement « au rabais » qui se profile cette saison encore, dans la lignée des Montolivo, Traoré etc. arrivés gratuitement. Mapou Yanga-Mbiwa est encore lié à Montpellier pour un an seulement, ce qui atténue sa valeur marchande. Nicolas Nkoulou est un joueur-clé de l’OM, mais les difficultés financières du club phocéen pourraient faciliter un transfert. Enfin, Mamadou Sakho a exprimé en public sa volonté de partir, et l’ancien club de Leonardo entend en profiter.

Des profils adaptés à la Serie A La Serie A est culturellement le championnat tactique par excellence. Les Italiens basent leur jeu sur une défense solide et la Ligue 1, un championnat aux défenses compactes, est une belle école. Nkoulou, Yanga-Mbiwa et Sakho ont en prime une dimension physique qui doit plaire du côté de Milan. Leur jeune âge laisse de plus envisager encore une marge de progression et la perspective d’une belle plus-value en cas de revente. Cette saison, la médiatisation de la Ligue 1 grâce à un PSG made in Serie A conforte Milanello dans ses idées de recrutement en France.

Des relations historiques avec la France L’Italie a toujours entretenu avec son voisin français des relations historiques. Si l’avènement du PSG provoque un phénomène de mouvement inverse, les espoirs français ont souvent filé vers la Serie A. Les souvenirs d’un Thuram ou d’un Mexès au sommet de son art sont encore ancrés dans les mémoires transalpines. Le Milan AC espère imiter ces « bons coups ». Plus récemment, dans le recrutement « au rabais » de Galliani, les tifosi ont eu le droit à Taye Taiwo ou cet été Bakaye Traoré qui a signé en tant que joueur libre.

Un peu d’orgueil, aussi ? En l’espace de quelques mois, la Serie A et le Milan se sont fait dépouiller par le PSG. Insupportable pour un championnat encore au sommet il y a quelques années. D’autant plus pour l’ennemi français, et le « traitre » Leonardo. Le contexte économique du pays, l’un des plus touchés par la crise en Europe, suscite aussi une animosité envers les millions de QSI, voire de la jalousie. Piocher en Ligue 1 et au PSG pour Sakho, emblème du club, serait une manière de rendre la monnaie aux Parisiens de Carlo Ancelotti, lui aussi ex-milanista. 

Par Adrien Verrecchia