Messi - PSG : Il annonce une grande catastrophe
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Libre dans quelques mois, Lionel Messi est proche d’un départ et pourrait retrouver le FC Barcelone. Un retour vu d’un très bon œil par de nombreux supporters blaugrana, incitant Joan Laporta à s’activer malgré les obstacles sur sa route. Néanmoins, cette opération ne fait pas l’unanimité en Espagne, où certains critiquent la « nostalgie » du club culé aux lourdes conséquences.

Contraint de quitter le FC Barcelone il y a deux ans, à cause des problèmes financiers rencontrés par l’entité catalane, Lionel Messi pourrait faire son grand retour au Camp Nou. Le bail de l’Argentin avec le PSG arrive en effet à expiration, et sa prolongation n’est plus d’actualité. Nostalgique de sa vie à Barcelone, Messi et sa famille verraient ainsi d’un bon œil leurs retrouvailles avec Barcelone, et la réciproque est vraie. Le club culé a confirmé par la voix de son vice-président Rafa Yuste l’existence de discussions avec le camp argentin, tandis que le public du Camp Nou a scandé mercredi soir le nom de La Pulga lors de de la demi-finale retour de Coupe du Roi face au Real Madrid (0-4). Mais ce projet a aussi ses détracteurs.

Le Barça sèchement taclé pour ses projets avec Messi

« Le Barça vit ancré dans le passé et ce que Xavi fait le mieux, c'est justement de se concentrer sur l'avenir. » Voilà comment Alfredo Matilla, rédacteur en chef Relevo, présente l’intérêt du FC Barcelone à l’égard de Lionel Messi. Depuis le départ de l’Argentin, le club culé est en pleine mutation et parvient enfin à sortir la tête de l’eau, se dirigeant vers un 27e sacre en Liga grâce à ses 12 points d’avance sur le Real Madrid à onze journées de la fin, grâce à un collectif bien huilé dont Xavi, appelé à la rescousse en novembre 2021 après le départ de Ronald Koeman, est le grand artisan. 

« Il est très inquiétant de se laisser emporter par les émotions »

« Il est très inquiétant de se laisser emporter par les émotions, prévient Alfredo Matilla sur le média espagnol. Et si Laporta nous a appris quelque chose ces derniers temps, c'est qu'il est toujours sur le point de déborder comme une rivière. J'y pensais hier soir en écoutant le stade chanter Messi, avec Busquets qui poursuivaient Rodrygo sans même avoir le temps de le rattraper. Le président, dans le feu de l'action, est capable de tout. C'est un homme qui pense avec son cœur et qui, par conséquent, fait battre sa tête. (…) Alors que beaucoup vivent encore pour Cruyff, se vantent de l'ère Guardiola et encouragent Messi - quel bon temps -, l'entraîneur montre la voie à suivre avec Araujo, Balde, Gavi et Pedri », poursuit le journaliste, ne croyant pas au récent appel du pied de Xavi à l’égard de l’attaquant du PSG : « Il y a donc fort à parier que ses déclarations publiques en faveur de Leo ne sont qu'une simple courtoisie à l'égard du meilleur joueur de l'histoire. Revenir en arrière pendant que d'autres soulèvent la Ligue des champions, même comme une solution à court terme et un parfait écran de fumée aux problèmes institutionnels, équivaudrait à foncer tête baissée dans toutes les grosses boules de neige. »

« Le Barça, s'il le pouvait, continuerait d'aligner Henry »

« Si la nouvelle débâcle au Camp Nou contre le Real Madrid nous a appris quelque chose, c'est que mettre le projet entre les mains d'un vétéran de la guerre comme Lewandowski, c'est n'avoir absolument rien compris. Tous les rivaux blaugranas volent sur le dos du sang neuf alors que le Barça, s'il le pouvait, continuerait d'aligner Henry, critique Alfredo Matilla. Une réconciliation Barça-Messi, en tant que mariage de convenance, serait une automutilation préméditée et malintentionnée. » Bien que le FC Barcelone soit parvenu à retrouver des couleurs sur le plan sportif et financier, la situation reste néanmoins fragile. Joan Laporta doit encore réduire la masse salariale de 170M€ et gérer l’épineuse Affaire Negreira menaçant le club culé, qui risque notamment une exclusion de la prochaine édition de la Ligue des champions par l’UEFA. Sportivement, l’équipe de Xavi est capable du meilleur, mais aussi du pire comme l’humiliation subie à domicile mercredi soir face au rival madrilène le prouve. Difficile alors d’imaginer que le contexte est favorable au retour de Leo Messi, qui brille par sa discrétion dans les grands rendez-vous avec le Paris Saint-Germain depuis deux saisons.

« Au-delà de ce que cela signifierait financièrement dans une case que l'Argentin a contribué à creuser, le rédacteur en chef de Relevo faisant ici allusion à la masse salariale débordante du Barça que Joan Laporta cherche encore à alléger, l'impact sur le terrain et dans le vestiaire est inquiétant. Sa meilleure adaptation sportive l'obligerait à recycler son poste actuel, celui qui l'a rendu inégalable, en meneur de jeu. Là, le Barça pourrait s'appuyer sur sa vision et son intelligence entre les lignes sans se reposer uniquement et exclusivement sur ses courses et ses buts. Je vois Messi échapper à Tchouameni, mais ne pas laisser Militao derrière lui dans la course. Les années ne pardonnent pas. Mais comme cela n'arrivera pas, parce que personne n'oserait débattre avec un Ballon d'Or, son arrivée compromettrait à nouveau tous les plans dans son style, avec Dembélé ou Pedri obsédés par la frappe au pied au lieu d'exploser comme les jongleurs qu'ils sont. Sans parler de l'humiliation que représenterait le fait de retirer à Ansu Fati le 10, ce qui serait l'ultime grief à la confiance du leader qu'ils ont proclamé pour la prochaine décennie. Messi mérite un final digne d'un film. Il l'a déjà fait à la Coupe du monde. » Pour l’ancien journaliste du quotidien AS, impossible alors d’imaginer qu’un happy end de la carrière de La Pulga passe par son retour en Catalogne. « Le Barça a le temps de décider. Continuer à faire mijoter un effectif dont il se vantera bientôt, aux yeux du monde entier, les mardis et mercredis, ou prendre le parti de reconnaître une erreur historique et de récupérer la légende pour en profiter simplement, avec des buts insipides à Montjuïc, les week-ends. » Un dilemme ressemblant étrangement à celui du PSG au moment de se pencher sur la situation de son numéro 30... 

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