Mercato - OM : McCourt, Zubizarreta... Villas-Boas dit tout sur son faux-départ et son avenir !
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Malgré un contrat qui le lie à l'OM jusqu'en juin 2021, André Villas-Boas était proche de claquer la porte suite au départ d'Andoni Zubizarreta. Finalement, le Portugais a décidé de rester dans la cité phocéenne. Interrogé par La Provence, AVB est revenu sur son choix et sa situation à Marseille.

On n'imaginait certainement pas voir l'OM réaliser un tel mercato jusqu'à maintenant. Après avoir levé l'option d'achat d'Alvaro Gonzalez et recruté gratuitement Pape Gueye, le club phocéen a réussi à s'attacher les services de Leonardo Balerdi (21 ans), prêté par le Borussia Dortmund. Mieux encore, l'Olympique de Marseille est parvenu à conserver André Villas-Boas, ce qui n'était pas gagné d'avance. En effet, l'entraîneur portugais avait lié son avenir à celui d'Andoni Zubizarreta, parti précipitamment en mai dernier. Finalement, ce sont ses joueurs qui l'ont convaincu de rester au dernier moment, et cela s'est joué à peu de chose comme il l'explique dans La Provence ce mercredi.

« Les joueurs m'ont appelé au moment où j'étais quasiment parti »

« Oui, je me voyais quitter l'OM. Mais les joueurs m'ont appelé au moment où j'étais quasiment parti. J'ai dit à la direction du club que c'était plutôt facile d'arriver à un accord avec moi. Mais je voulais être respecté pour la session qu'on a réalisée. Je m'étais prononcé publiquement pour Andoni (Zubizarreta, ex-directeur sportif de l'OM) et Albert (Valentin, ex-adjoint de Zubizarreta). C'était une grosse surprise, une surprise négative, de les voir partir. Ce sont les joueurs qui ont, plus ou moins, sauvé la situation. On a eu un très bon rapport avec eux, je suis bien à Marseille, bien dans le club. Mais c'est vrai que ça a été très dur. Si ce n'était pas pour les joueurs, je pense qu'à la fin, on aurait trouvé un accord pour partir. C'était une question de temps », confie André Villas-Boas. Le Portugais n'a d'ailleurs pas caché que cette situation a été difficile à vivre sur le plan personnel : « Ce sont des choses que je n'attendais pas, d'autant plus que tout allait bien. Avec ce qui vient de se passer à Monaco ces jours-ci (départ surprise de Robert Moreno pour laisser la place à Niko Kovac), on vient de voir que le foot est toujours surprenant. Savez-vous que quand je suis arrivé à Marseille et qu'on a démarré les discussions l'année dernière, je voulais un an de contrat ? Je sais comment les choses se passent dans le monde du foot. J'avais fait la même chose à Shanghai. J'avais signé pour deux ans en gardant la possibilité de partir à la fin de la première année si les choses ne me convenaient pas. Pour la loi française, ce n'était pas possible (les contrats doivent être de deux ans minimum, NDLR). Ça m'a gêné d'arriver à cette situation pour un an de contrat que je ne voulais pas au départ. Évidemment, j'ai trouvé un très bon club, de très bons joueurs, une ville excitante. Les joueurs ont été la clé pour rester. Le projet des clubs change d'une année sur l'autre. Du coup, notre valise doit être prête pour partir (sourire). Ils avaient une relation de confiance avec Andoni. Ils m'ont dit qu'ils m'avaient fait confiance, que notre relation était bonne et qu'on pouvait continuer à gagner. Ce type de relation humaine n'est pas normal. Au Zenith ou à Shanghai, j'ai eu de très bonnes relations humaines. Il y a des choses qui te touchent en plein coeur. J'ai parlé avec mon staff, on a décidé de continuer. »

McCourt et Zubizarreta ont également tout fait pour le convaincre

Les joueurs de l'OM n'ont toutefois pas été les seuls à tenter de convaincre André Villas-Boas de rester à Marseille. L'ancien technicien de Chelsea et Tottenham révèle en effet que Frank McCourt a également mis du sien pour éviter ce départ regrettable. « Il a été plutôt direct, il a dit qu'il comptait sur moi. Je lui ai expliqué ma position. J'ai contacté Frank pour la première fois pour éclaircir les choses, pour essayer d'entendre ce qui se passait, quelle était sa vision. Il m'a expliqué ses raisons. Maintenant, on a une relation plus directe, on est plus en contact. Malheureusement, on n'a plus d'intermédiaire comme Andoni. Souvent, dans les grosses entreprises, les choses ne se font pas pour un problème de communication. Je pense que c'était le cas », dit-il. Alors qu'ils venaient de quitter l'OM, Andoni Zubizarreta et son ancien adjoint Albert Valentin ont aussi plaidé en faveur du club phocéen : « Ils me l'ont dit le 14 mai, explique AVB lorsqu'on lui demande si les deux hommes l'ont conseillé de rester. Mais à ce moment-là, je pensais que ce n'était pas possible. Je les ai souvent eus depuis. Le plus gros hommage qu'on peut leur rendre, c'est qu'ils ont impulsé ce mercato, avec des joueurs ciblés dès janvier. On a pensé qu'on avait perdu Pape Gueye pour Watford. Il y a aussi "Leo" Balerdi (arrivé hier). Et les autres joueurs qui sont dans la liste prioritaire qu'on a fournie à la direction et qui porte aussi leur marque. »

Entre un départ et une prolongation, AVB assure n'avoir « pris aucune décision »

André Villas-Boas officiera donc bien sur le banc de l'OM pour une deuxième saison, « sauf s'il se passe quelque chose de très négatif », précise-t-il toutefois à La Provence. De quoi mettre la pression sur les épaules de Jacques-Henri Eyraud. Reste désormais à savoir ce que décidera le Portugais à l'issue de la saison si cette nouvelle année à Marseille se déroule aussi bien que la première. Sous contrat jusqu'en juin 2021, André Villas-Boas assure qu'il n'a « pris aucune décision » au sujet d'une prolongation même s'il se dit satisfait de son groupe et de son aventure marseillaise. L'état-major de l'OM avait pourtant approché le technicien de 42 ans pour lui proposer un nouveau bail au moment où son avenir était très incertain, mais le principal intéressé explique ne plus avoir de nouvelles depuis. « J'ai refusé car ce n'était pas le moment. Elle est venue quand les choses étaient encore chaudes. J'avais trop d'émotions dans ma tête », justifie-t-il sur son précédent refus. Ce qui est certain, c'est que le natif de Porto n'a pas fini de faire parler de lui. 

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