Après un mercato mouvementé et marqué par de nombreux choix forts de Claude Puel, l’AS Saint-Étienne est englué à la 15e place du championnat. Vivement contesté, l’entraîneur des Verts semble déterminé à s’inscrire sur le long terme.
Doté des pleins pouvoirs sur le mercato par ses dirigeants, Claude Puel a façonné l’AS Saint-Étienne à son image. La saison dernière avait été le théâtre de nombreuses tensions en interne entre l’entraîneur et nombre des cadres du vestiaires stéphanois. S’en est suivi un été mouvementé, où certains départs ont été motivés par l’entraîneur, comme ceux de Yann M’Vila et Loïs Diony, tandis que d’autres ont été contraints par les réalités économiques du club comme celui de la pépite Wesley Fofana. Claude Puel a également pris des décisions fortes, poussant vers la sortie Ryad Boudebouz et Wahbi Khazri, en vain, mais surtout en mettant au placard Stéphane Ruffier au profit de Jessy Moulin. Les Verts, renforcés et rajeunis par les arrivées d’Yvan Neyou, Adil Aouchiche et Panagiotis Retsos, ont semblé réussir leur métamorphose dans un premier temps. Mais après une très belle entame en Ligue 1, les Stéphanois ont sombré, égalisant la pire série de leur histoire avec 7 défaites de rang.
« L’objectif ici, c’est la Ligue des Champions »
Si aujourd’hui, le projet de Claude Puel semble sérieusement battre de l’aile, ce dernier semble déterminé à s’accrocher et voit sur le long terme. Dans les colonnes de So Foot cette semaine, le technicien a fixé ses objectifs : « Je veux jouer le haut niveau, les coupes d'Europe, les premières places. L'objectif, ici, c'est la Ligue des Champions dans deux ou trois saisons. Mais il y a un modèle qui n'est plus tenable financièrement : sur les deux derniers mercatos, je n'ai pu faire seulement que deux fois 400 000e de transferts. Quand j'arrive dans un club, je me dis : quelles sont nos possibilités ? Y a-t-il des moyens financiers qui permettent d'aller plus vite ? Vous bougez les gens, vous les sortez de leur confort et, du coup, vous vous heurtez à plein d'antagonismes que certains vont appeler un "conflit". »
« Mon carburant, c’est l’adversité »
L’ancien entraîneur de Leicester, visiblement une âme de bâtisseur, s’est même déclare à son aise dans ces projets à risque : « Mais aller dans un club pour jouer le maintien ou le milieu de tableau, ça ne m'intéresse pas du tout. Quand je vais à Nice en 2012, ça fait trois ans de suite qu'ils se sauvent à la dernière journée, quinze joueurs s'en vont, ils sont interdits de recrutement... Il faut tout reconstruire. C'est énormément de travail mais ça me plaît, même si ça implique d'être en porte-à-faux avec l'opinion public, les médias ou les dirigeants. Tout le monde veut des résultats mais tout le monde n'a pas de vision à long terme. Mon carburant, c'est de me mettre dans des situations où je suis en mission, de me mettre minable pour m'en sortir. Mon carburant, c'est l'adversité. » Le ton est donné, Claude Puel ira au bout de ses idées envers et contre tout. Le mercato hivernal devrait être crucial pour mettre à l'ASSE de redresser la barre, et pour leur entraîneur de s'éviter un destin à la Patrick Vieira, démis de ses fonctions à l'OGC Nice ce vendredi.