Mercato - PSG : Platini contacté, les coulisses d’une révolution !
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Bien avant Nasser Al-Khelaïfi et le Qatar, le PSG fut notamment dirigé par la chaîne Canal+ et l’un de ses journalistes phares : Michel Denisot. Ce dernier, arrivé en 1991, reconnaît avoir dû rapidement s’adapter à son nouveau poste, l’incitant notamment à solliciter l'aide de Michel Platini pour des conseils.

Le PSG n’a pas attendu le Qatar pour revoir ses ambitions à la hausse. En 1991, alors que ses finances étaient dans le rouge, le club de la capitale était racheté par Canal+, alors diffuseur de la Ligue 1. Une décision stratégique pour la chaîne cryptée, souhaitant accroître l’attractivité du Championnat qu’elle diffusait à l’époque. « Quand le PSG était en difficulté financière et que la mairie de Paris avec Jacques Chirac a dit: "On ne comblera plus le trou, il faut trouver un repreneur ou un financier", les dirigeants de l’époque ont fait le tour des grosses boîtes et sont arrivés à Canal, s’est souvenu Michel Denisot, interrogé par RMC. Le championnat était un feuilleton formidable pour les abonnés. Le PSG en était un personnage important. C’était bien de garder un personnage majeur pour valoriser le championnat ».

« C’était une surprise »

Le journaliste deviendra alors président sans vraiment s’y attendre. « Je n’étais pas du tout dans les discussions. Puis André Rousselet a fait une réunion des cadres avec des gens qui étaient là depuis le début comme moi. On était une dizaine autour de la table. Qui va présider? Charles (Biétry) en avait envie mais il était patron des sports. Déontologiquement, ce n’était pas possible. Puis c’est arrivé à mon tour. André Rousselet a dit: "Ce serait bien que ce soit vous." Je lui ai dit: "Je vais réfléchir." Il m’a dit: "A votre place, je ne réfléchirai pas." Je suis rentré le soir, j’ai dit à ma femme: "Je suis président du PSG." C’était une surprise », reconnaît aujourd’hui Michel Denisot.

« J’ai appelé Platini. Je lui ai dit: "Qui tu prendrais à tel et tel postes?" »

Pour lancer ce nouveau projet, un nom très prestigieux est alors sollicité par le jeune président du PSG. « J’étais président de Châteauroux qui venait de monter en Ligue 2 donc j’avais une petite idée. Mais au bout de deux jours, je me suis vite rendu compte en étant président du PSG que comme tout journaliste, je croyais savoir alors qu’en fait je ne savais pas, estime Michel Denisot. J’ai appris vite en m’entourant bien. J’ai appelé Platini. Je lui ai dit: "Qui tu prendrais à tel et tel postes?" Il m’a donné deux noms (Jean-Michel Moutier comme directeur sportif et Jean-François Domergue au recrutement). Je les ai pris. On a engagé Artur Jorge qui avait gagné la Ligue des champions (avec Porto en 1987). Je me suis entouré costaud pour apprendre. Dans le foot, les joueurs sortent du centre de formation, les entraîneurs passent des diplômes mais il n’y a rien pour les présidents. On apprend en faisant le moins d’erreur possible. » Michel Denisot reste à ce jour le seul président du PSG à avoir mis la main sur une Coupe d’Europe, en 1996 avec la Coupe des Coupes.

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