Mbappé met la pression, le PSG rêve d’un nouveau coup historique
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Battu par le Bayern Munich (0-1) en huitième de finale aller de Ligue des champions, le PSG n’a pas abdiqué et peut notamment compter sur un Kylian Mbappé revanchard. L’international français a tenu un discours moralisateur après la rencontre pour booster ses coéquipiers. Le club de la capitale rêve d’un nouvel exploit dont il a la recette, lui qui est parvenu à remonter un score à six reprises dans son histoire européenne.

C’est un PSG apathique et incapable de faire le jeu qui s’est présenté sur la pelouse du Parc des Princes mardi à l’occasion du huitième de finale aller de Ligue des champions contre le Bayern Munich, sorti logiquement vainqueur du choc (0-1). Pourtant, un homme pensait avoir redonné espoir à tout un club : Kylian Mbappé. Entré à l’heure de jeu alors que son forfait était encore acté il y a plusieurs jours, l’attaquant français a métamorphosé son équipe et aurait pu remettre les compteurs à zéro si son but n’avait pas été annulé à cause d’une position de hors-jeu de Nuno Mendes, passeur décisif. Mbappé prouve une fois encore que l’équipe de Christophe Galtier n’est pas la même en son absence, sur comme en dehors du terrain.

Mbappé y croit face au Bayern et remobilise le PSG

Le leadership de Kylian Mbappé n’est plus à prouver, et on en a encore eu un aperçu mardi soir après la rencontre au moment de la prise de parole de l’international tricolore, auteur d’un discours mobilisateur à destination de ses coéquipiers. « Je pense qu’il faut surtout que tous nos joueurs soient en bonne santé. Chacun doit bien manger, bien dormir et se préparer au maximum. Nous avons vu que quand nous jouons un football offensif et que nous allons de l’avant, ils ne sont pas à l’aise. Nous allons aller là-haut pour gagner et nous qualifier », a lâché Mbappé au micro de Canal+, estimant même ensuite en zone mixte que le PSG était favori au retour, si son équipe s’en donnait les moyens : « Il faut jouer avec ce qu'on a dans le pantalon pour aller remporter la qualification là-bas. » Le PSG et surtout Kylian Mbappé croient en leurs chances, à juste titre d’autant que l’exploit a déjà été réalisé par l’écurie parisienne dans son histoire.

Lokomotiv Sofia – 1982 (0-1, 5-1)

Si le PSG a subi de lourdes remontada dans son histoire récente, d'autres renversements de situation ont profité au club de la capitale, et ce dès sa première participation à une compétition européenne. En 1982, le Paris Saint-Germain commence son histoire sur le Vieux Continent à Sofia et se fait surprendre par le Lokomotiv Sofia (0-1), un score renversé sur la pelouse du Parc des Princes après un éclatant succès (5-1).

Real Madrid – 1993 (1-3, 4-1)

Dix ans plus tard, le Parc des Princes accueille une rencontre qui entrera dans le panthéon du PSG. En quart de finale de la Coupe de l’UEFA, l’écurie parisienne hérite du Real Madrid et s’incline à l’aller sur la pelouse du Santiago Bernabéu (3-1). Les hommes d’Artur Jorge doivent alors remonter deux buts et réalisent l’exploit à domicile grâce à George Weah, David Ginola, Valdo et Antoine Kombouaré, auteur d’une tête devenue mythique répondant à la réduction du score madrilène signée Ivan Zamorano (4-1). Un scénario encore dans toutes les mémoires.

Parme FC – 1996 (0-1, 3-1)

En 1996, le PSG parvient à remporter la première Coupe d’Europe de son histoire, la deuxième du football français après la Ligue des champions de l’OM trois années auparavant. Une Coupe des Coupes décrochée au terme d’un parcours qui aurait pu s’arrêter dès les quarts de finale après un revers à Parme (0-1). Le Parc des Princes rêve alors d’une nouvelle remontée qui se concrétisera grâce à Patrice Loko et Raï par deux fois (3-1). « Je suis heureux, très heureux. J’y ai toujours cru. Je savais qu’on avait le potentiel pour battre Parme, mais en Coupe d’Europe, il ne faut commettre aucune faute », confiera Luis Fernandez après la rencontre.

Galatasaray – 1997 (2-4, 4-0)

Dans les mois qui suivirent, le PSG entame une nouvelle campagne de Coupe des Coupes dans la peau du tenant du titre. Un nouveau statut qu’assume parfaitement l’équipe dirigée par Ricardo et Joël Bats jusqu’au huitième de finale l’opposant à Galatasaray. Paris s’incline sèchement à Istanbul (4-2) et espère une nouvelle performance historique près de la Porte de Saint-Cloud. Le 31 octobre 1996, c’est dans une ambiance électrique que le PSG rattrape alors son retard avec la manière, s’imposant 4 à 0.

Steaua Bucarest – 1997 (0-3, 5-0)

En août 1997, le PSG est au cœur d’un incroyable scénario qui aurait pu mettre fin précipitamment à son aventure européenne. Opposé au Steaua Bucarest en tour préliminaire de la Ligue des champions, la formation parisienne s’incline en Roumanie (2-3) et doit donc l’emporter avec un but d’avance. Cependant, la présence de Laurent Fournier sur le terrain du Steaua, pourtant suspendu, relance complètement la physionomie de la double confrontation. L’UEFA applique le règlement et le PSG perd le match aller sur tapis vert (0-3). Seul un miracle peut sauver Raï et ses coéquipiers, alors que plusieurs histoires secouent la vie du club, à commencer par les velléités de départ de Leonardo, mais l’exploit arrive le 27 août. Le PSG rattrape son retard dès la première période grâce à Rai (2’sur penalty et 22’), Marco Simone (32’) et Florian Maurice (41’), et enfonce le clou à l’heure de jeu par son numéro 10 brésilien, auteur d’un triplé. Une victoire renversante (5-0) permettant aux Parisiens de disputer la C1.

Borussia Dortmund – 2020 (1-2, 2-0)

Alors que le PSG a changé de dimension à l’été 2011 suite au rachat des Qataris, plusieurs humiliations européennes viennent secouer le club de la capitale, dont la fameuse remontada face au FC Barcelone (4-0, 1-6). Les joueurs craignent une nouvelle désillusion en Ligue des champions après leur défaite sur la pelouse du Borussia Dortmund (1-2) en février 2020. Mais dans un Parc des Princes vide au début de la crise du Covid-19, à une semaine du premier confinement annoncé par Emmanuel Macron, le PSG met fin à la malédiction des huitièmes de finale après trois échecs de suite sur des buts de Neymar et Juan Bernat (2-0).

Une performance qui lançait alors une folle aventure pour le PSG malgré le contexte difficile. En pleine crise sanitaire, les hommes de Thomas Tuchel parviendront à se hisser jusqu’en finale après un Final 8 abouti et sous tension, marqué notamment par un match renversant contre l’Atalanta (2-1). Très mal embarqué, le PSG avait attendu la 90e pour recoller au score grâce à Marquinhos avant qu’Eric Maxim Choupo-Moting inscrive le but libérateur trois minutes plus tard. Les Parisiens savent aussi réaliser des remontées spectaculaires au cours d’un seul et même match, comme ce fut le cas en 2015 avec le nul arraché à Stamford Bridge (2-2, après un 1-1 à l’aller), synonyme de qualification pour les quarts. De quoi donner des motifs d’espoir à Christophe Galtier et ses joueurs, alors que la loi du but à l’extérieur n’existe plus.

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