La mise en examen de Nasser Al-Khelaïfi dans l'affaire Lagardère pourrait bien avoir d'immenses répercussions sur le PSG, mais aussi sur la situation économique de la France. Furieux, le Qatar a brandi la menace d'un départ. Faut-il la prendre au sérieux ?Spécialiste de la géopolitique du sport et du Qatar, Jean-Baptiste Guégan a analysé ce coup de pression.
Ce jeudi, l’AFP a annoncé la mise en examen de Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG et proche du pouvoir qatari. Le responsable est accusé d’avoir influencer la décision de QIA, alors actionnaire du groupe Lagardère, dans une querelle interne de gouvernance. La réponse du Qatar a été immédiate. « Les Qataris en ont assez de tous ces abus. Fausses poursuites judiciaires, chantage, critiques quotidiennes, blâme pour l’incompétence totale des autres, tous les problèmes en France sont de leur faute, chaque fois qu’ils essaient d’aider c’est apparemment pour du 'soft power’ – c’est de l’abus pur et simple et tout le monde en a assez » a confié une source proche du pouvoir. L’état émirati est même allé jusqu’à menacer de retirer ses investissements en France, notamment au PSG.
Le coup de pression du Qatar
Spécialiste de la géopolitique du sport, Jean-Baptiste Guégan estime que la réaction du Qatar n’est pas surprenante. « Jusqu’à preuve du contraire, la justice française est souveraine et une mise en examen ne veut une culpabilité ou une condamnation. On est exactement dans ce qu’on a l’habitude de voir avec le Qatar » a-t-il confié à RMC Sport. Cette annonce a aussi pour but d’acculer Emmanuel Macron et plus généralement la France.
Le Qatar veut toucher Macron ?
« On est exactement aussi dans la volonté de mettre la pression sur la justice française, le gouvernement français et l’exécutif donc le président Emmanuel Macron. Dans la mesure aussi où Nasser Al-Khelaïfi bénéficie aussi d’un statut particulier, est étroitement associé au gouvernement qatari, cette procédure (sa mise en examen) n’aurait pas forcément déclenché de procédure ultérieure derrière. Pour l’instant, on est uniquement sur une mise en examen » a lâché Guégan .