OM - Polémique : L'énorme coup de gueule de Payet après les incidents à Lyon !
B.C.

Après avoir été victime de plusieurs incidents depuis le début de la saison, Dimitri Payet a pris la parole dans une tribune publiée par Le Monde pour pousser un gros coup de gueule, et interpeller dirigeants, pouvoirs publics, joueurs et supporters afin de mettre fin aux violences perturbant la Ligue 1 et le football dans son ensemble. 

Le 21 novembre dernier, la rencontre opposant l’OL à l’OM prenait fin prématurément dès la 5e minute après un jet de bouteille d’eau sur Dimitri Payet par un supporter lyonnais présent dans les travées du Groupama Stadium. De graves incidents qui ont suscité énormément de réactions, surtout après que la commission de discipline de la LFP ait décidé d’infliger un point de pénalité à l'OL et de faire rejouer le match à une date qui reste à déterminer. Alors que l’OM a saisi mardi la commission d'appel de la FFF pour contester ces sanctions, Dimitri Payet a de son côté pris la parole pour revenir sur les faits, et appeler les acteurs du football à réagir pour mettre fin aux nombreux débordements dans les stades depuis le début de la saison. 

« J’ai été autant blessé par la bouteille que par l’impression d’être le responsable des violences » 

Touché à deux reprises par des projectiles depuis le début de la saison, à Nice en août dernier puis à Lyon, Dimitri Payet a pris la parole ce mercredi dans une tribune publiée dans Le Monde pour condamner les incidents « lâches » et « inacceptables » dont il a été victime. « Je veux juste essayer d’apporter un point de vue. Car je reste quand même la première victime des incidents de Nice et de Lyon, ce qui me donne un peu de légitimité. J’aimerais que la réunion interministérielle sur la violence dans les stades [prévue jeudi 16 décembre] ne soit pas sans lendemain », explique le joueur de l’OM, précisant au préalable que sa sortie n’est pas orchestrée par son club et qu’il n’a pas « la volonté de mettre la pression sur quiconque ». « Je ne vais pas refaire le match de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), on a tout entendu avant, pendant et après. Je veux rester digne, contrairement à ceux qui ont fait allusion au fait qu’après tout, je ne devais pas être « si blessé que cela ». Ou encore, et ce sont parfois les mêmes, ceux qui voulaient que je reprenne ma place sur le terrain après avoir pris une bouteille en plein visage. En fait, J’ai été autant blessé par la bouteille que par l’impression d’être le responsable des violences et de l’arrêt du match. Je dis stop ! Y en a marre. J’en ai marre que chacun mette son grain de sel sans apporter le début d’une solution. Désolé, mais il faut le dire, ce n’est pas le préfet qui se trouve sur le terrain, ni le procureur, ni le délégué de la Ligue, ni les présidents de Nice, de Lyon ou de Marseille. Ce sont les joueurs, c’est nous qui morflons. Et en l’occurrence, c’est moi qui tire les corners. Je dois arrêter de les tirer ? Arrêter de jouer ? Dites-moi. Je suis surpris que les acteurs – le gouvernement, la ligue, les clubs – n’assument pas un peu plus leurs responsabilités. C’est une forme de démission collective insupportable. J’aimerais une responsabilité collective raisonnable. J’aimerais être considéré avant tout comme un joueur qui aime le jeu, le geste et la beauté de ce sport. J’aimerais pouvoir défendre mon idée du football sur toutes les pelouses de France sans me poser de questions, sans craindre de croiser le regard ou le geste de la haine. Nous aimons le football parce qu’il est ce qui nous unit. Ne nous divisons pas parce que nous portons les couleurs d’un club. Le football doit s’élever, notre Ligue 1 est belle », s’insurge Dimitri Payet dans cette tribune publiée par Le Monde

« C’est aussi aux joueurs désormais de prendre leurs responsabilités »

Face à ces débordements qui se multiplient, Dimitri Payet attend désormais l’union entre les joueurs de Ligue 1, les appelant à arrêter le match en cas de nouveaux problèmes. « Que les donneurs de leçons viennent jouer cinq minutes dans un stade en feu et arrêtent de parader en tribune présidentielle. C’est comme ceux qui font la morale aux combattants qui montent sur un ring. Les joueurs c’est nous, si on ne se sent pas protégés, on ne peut pas jouer. Voilà ce que j’aimerais : au prochain incident, quel que soit le stade et y compris l’Orange vélodrome, je voudrais voir les deux capitaines, les deux entraîneurs se réunir dans le rond central et décider de ne pas reprendre. C’est aussi aux joueurs désormais de prendre leurs responsabilités. Je sais que cela va faire blêmir les dirigeants de clubs, ceux du foot français et les diffuseurs, mais j’aimerais que cette idée fasse son chemin parce que ça suffit ! », explique le numéro 10 de l’OM, avant de conclure : « J'attends que les joueurs soient plus solidaires entre eux, quel que soit le club dans lequel ils évoluent. Lorsqu'il s'agit de notre sécurité, j'aimerais que l'on oublie nos appartenances, qu'il n'y ait ni maillot, ni fanions, ni couleurs. On ne peut pas continuer comme ça. (…) Le racisme et les actes de violence ont cela en commun qu’ils sont le fruit d’une intolérance à l’autre. Je pense qu’il faut combattre tous les comportements honteux qui vont dans ce sens. Si personne ne prend ses responsabilités, ce sera aux joueurs de le faire. Et mon discours est et restera le même, qu’il s’agisse de Neymar, de Payet, de Mpasi ou de n’importe quel autre joueur victime d’une agression en faisant son métier : jouer au football." »

Articles liés