OM : les dessous de la méthode Elie Baup
La rédaction

Qui est réellement le nouvel entraîneur de l’OM ' Après avoir servi la cause des médias durant plusieurs années, Elie Baup revient sur le devant de la scène et a été nommé nouvel entraîneur de l’Olympique de Marseille. Vision tactique, relationnel, mercato : voici les différentes facettes de l’ancien technicien du FC Nantes.

Saint-Etienne (1994-1996, puis 2004-2006), Bordeaux (1997-2004), Toulouse (2006-2008) et Nantes (2008-2009). Elie Baup n’en est pas à son premier challenge en Ligue 1, et l’entraîneur de 57 ans dispose désormais d’une grande expérience du métier. Pour autant, sa dernière prise de fonction chez les Canaris s’est relativement mal déroulée avec notamment une relégation à la clé. Certains proches du club n’ont pas hésité à nous parler de l’homme à la casquette : « C’est un mec austère au premier abord mais en fait il est plutôt sympa voir rigolo. Il a du caractère mais c’est vrai qu’à Nantes ça s’est pas bien passé du tout ». Ses rapports avec le président Waldemar Kita ont été un gros point noir durant cette saison cauchemardesque à Nantes.

Un entraîneur solitaire ? Particulièrement impopulaire auprès des supporters canaris, Kita a souvent été pointé du doigt pour ses décisions et sa gestion de l’équipe. Avec Baup, les choses avaient visiblement du mal à bouger mais ce dernier n’a pas souhaité bouleverser les habitudes du club en agissant plutôt en solitaire : « le bonhomme est un malin. Un type qui roule pour sa pomme exclusivement, ce qui n’est pas très original dans ce milieu tu me diras. A l’époque, il ne voulait absolument pas entrer dans le débat sur la formation, alors que Laurent Guyot et Kita se heurtaient sur le sujet. En fait, il était l’entraîneur d’une équipe, pas l’entraîneur général dont un club ambitieux a besoin sur la durée ». Un entraîneur solitaire donc, mais qui n’a pas hésité à dire ce qu’il pensait quand il s’agissait de compléter son effectif.

« Il propose beaucoup de noms pour le recrutement… » Le mercato est une période importante de la vie d’un entraîneur, surtout quand ce dernier se trouve avec grande difficulté avec son club. Le cas Baup ne fait pas exception à la règle et il se heurtait souvent avec ses dirigeants à ce sujet : « C’était tendu avec Kita sur le cas Gravgaard, qui avait toujours le dernier mot mais c’est un cas spécial. Baup voulait Darcheville mais il valait trop cher alors que finalement il s’est retrouvé à Valenciennes. Ils se sont aussi affrontés sur le cas Bagayoko. Kita était pas trop chaud pour le faire jouer alors que Baup oui. Il propose beaucoup de noms pour le recrutement, et le président valide ou pas ». Une manière d’imposer ses idées là où il passe et d’instaurer un système tactique bien défini dans son esprit.

Baup le bricoleur « Que dire sur Baup autrement sinon qu’il est un entraîneur qui n’invente rien mais reproduit bien ? Il aime mécaniser le jeu à travers des distances entre les lignes, entre les joueurs. C’est un peu le football homothétique avec lui », nous explique ce proche du FC Nantes. « Globalement, il misait beaucoup sur l’animation défensive et faisait du bricolage avec ce qu’on lui donnait. Il parlait beaucoup de verticalité dans le jeu. Un discours assez technique qui était assez intéressant au début puis mécanique qui sonne creux à force du peu de résultats ». Le club est descendu, puis Baup a débuté une parenthèse de trois ans avant d’effectuer son grand retour aux affaires cet été avec l’OM. L’occasion de remettre le club phocéen sur les rails, et de prouver que son dernier passage raté sur le bord des terrains n’était qu’une brève erreur de parcours.

Par Guillaume de Saint Sauveur avec Arnaud Boisteau