Opposée à la multipropriété qui existe entre leur équipe et Chelsea, la fédération des supporters du Racing Club de Strasbourg a publié dimanche un communiqué visant notamment le président Marc Keller, incité à laisser sa place. Alors que le club a été accueilli à la Meinau dimanche par des sifflets et des banderoles hostiles, Marc Keller a pris la parole avec fermeté ce jeudi.
Le climat est tendu à Strasbourg malgré le bon début de saison réalisé par le Racing, cinquième de Ligue 1 avec trois victoires en quatre journées. Une partie des supporters alsaciens ne digèrent toujours pas le rachat du club, en 2023, par BlueCo, un consortium propriétaire de Chelsea, et une nouvelle étape a été franchie le week-end dernier lors du match face au Havre, avec des sifflets et des banderoles visant le président Marc Keller et l’attaquant Emmanuel Emegha, dont le futur transfert chez les Blues l'été prochain avait été officialisé quelques jours auparavant. De son côté, la fédération des supporters du Racing Club de Strasbourg a réclamé le départ de Marc Keller dans un communiqué.
« C'est inacceptable »
Quatre jours plus tard, le président de Strasbourg est sorti du silence au cours d’une conférence de presse pour répondre aux attaques et annoncer des mesures à l'encontre des clubs de supporters de la tribune ouest. « J'ai vu 23 000 personnes sortir du stade tristes et déçues, et même dégoûtés malgré la victoire, dimanche. J'ai préféré laisser passer un peu de temps. En deux jours, j'ai eu plus de messages de soutien que quand on est montés en L1, quand on a gagné la Coupe de la Ligue, quand on a battu Brondby. Il s'est passé quelque chose que je n'aurais pas pu imaginer. J'ai vu une minorité de personnes de la tribune ouest s'en prendre à l'institution, au projet et à notre capitaine. C'est inacceptable, a dénoncé Marc Keller, rapporté par L’Equipe. Ce sont les attaques envers Emmanuel Emegha qui m'ont le plus peiné car il n'a rien fait de mal. Je ne veux pas qu'on le siffle, il ne le mérite pas. Ce ne sont pas nos valeurs. Ici, c'est presque une famille. Depuis 2012, nous avons une relation différente avec notre tribune ouest (le kop). Chacun était alors dans son rôle. Les supporters supportent. Nous échangions beaucoup, y compris en National. Mais cela a changé depuis deux ans. C'est triste. Et ce qu'il s'est passé dimanche ne respecte plus les règles de notre club et nous ne l'acceptons pas. Nous allons enclencher un certain nombre de mesures à l'encontre des clubs de supporters de la tribune ouest, dès cet après-midi. Est-ce qu'on en fait trop ? Moi, je pense à tout le public alsacien. On veut juste qu'un jour, on retrouve des relations positives pour le projet. Le club est plus important qu'eux ! Si on n'est pas derrière le club, autant ne pas venir au stade. »
« On va refixer un cadre »
Présent lui aussi, Alain Plet, le directeur général adjoint du Racing Club de Strasbourg, a présenté le plan envisagé avec les supporters : « Il y avait une relation de confiance assez unique avec les supporters depuis longtemps. On va refixer un cadre, qui va changer de celui qui était en place depuis douze ans. Il y aura des ajustements. Des choses seront imposées. On jugera les résultats et les faits. Quelques personnes ont franchi la ligne rouge, et on agira avec discernement. Il sera communiqué dans l'après-midi, avec des mesures évolutives. Cela prendra effet dès vendredi. »