L'éviction de Vahid Halilhodzic de la Côte d'Ivoire commence à s'éclaircir. Injustifiable sur le plan sportif, elle semble avoir été provoquée par une démission de certains joueurs durant la CAN.
En près de deux années de collaboration avec la Côte d’Ivoire, Vahid Halilhodzic n’a perdu qu’une seule rencontre. Déjà trop pour la Fédération ivoirienne qui a signifié à l’ancien entraîneur Lillois la fin de sa mission sans aucune élégance. «J'ai reçu un fax samedi après-midi pour m'informer de cette décision. Je trouve cela ni courageux et encore moins respectueux», lâche-t-il dépité à Nord Eclair. De fait, Vahid Halilhodzic n’a pas atteint les objectifs élevés fixés par sa fédération. «Il est vrai que dans mon contrat, il y avait trois objectifs : se qualifier pour la coupe d'Afrique des Nations, la gagner et se qualifier pour le Mondial. On n'a perdu qu'un seul match sur 24, celui des quarts de finale de la CAN (face à l’Algérie, 3-2) et la collaboration s'arrête là...»
Le Bosniaque n’a reçu aucun coup de fil de la part de ses ex-dirigeants. Sans doute ceux-ci ne seraient pas en mesure d'évoquer les véritables raisons du départ de Coach Vahid. «Ce match contre l'Algérie s'est terminé de manière bizarre. J'ai d'ailleurs appris certaines choses par la suite», balance-t-il plein de sous-entendus. Et il ne faut pas le pousser très longtemps pour obtenir des accusations plus précises. «J'ai appris qu'au moins trois joueurs ont joué en étant malades ; personne n'a cru bon de me prévenir. Il semble aussi que certains ne voulaient pas jouer ensemble... Je comprends mieux pourquoi on a encaissé deux buts sans trop de résistance. Si une équipe n'est pas capable de tenir un 2-1 alors qu'il reste deux minutes à jouer, c'est qu'il y a un problème. Mais ça, évidemment, je l'ai su après.»
Les réactions très variées depuis son départ confirment ses soupçons : «Certains joueurs ont appelé, ils ne comprennent pas. Mais d'autres ont apparemment joué un double-jeu, je ne sais pas encore. Mais j'espère avoir le fin mot de l'histoire. Je ressens vraiment beaucoup de tristesse aujourd'hui.» Lâché par une partie de ses joueurs, Vahid Halilhodzic pense également avoir été victime d’une notion de la solidarité très suspecte de certains entraîneurs : «J'ai appris, après coup bien sûr, que beaucoup d'entraîneurs voulaient prendre ma place et emmener la sélection ivoirienne au Mondial. Certains ont même pris contact avec la fédération pendant la CAN.» Selon la dernière tendance, c’est Guus Hiddink qui succèdera à Vahid Halilhodzic à la tête des Eléphants.