LEspagne sans 9 : danger ou chance pour la France ?
La rédaction

A l’aube du quart de finale de l’Euro 2012 entre la France et l’Espagne, Vicente Del Bosque, le sélectionneur de la Roja, ne sait toujours pas s’il va titulariser Fernando Torres à la pointe de l’attaque ou se passer d’un vrai numéro 9 en décidant d’aligner Cesc Fabregas. Les Bleus peuvent-ils craindre ce système made in Barça ?

Après le Barça de Messi, le PSG d’Ancelotti, l’Espagne s’est elle aussi mise à jouer sans véritable n°9 contre l’Italie en titularisant Cesc Fabregas. Une innovation que Vicente Del Bosque pourrait être tenté de réitérer, demain soir, lors du quart de finale de l’Euro 2012 contre la France. Mais cette nouvelle organisation est-elle un effet de mode ou une révolution tactique ? « Ce n’est pas une révolution tactique, c’est une innovation d’animation offensive, affirme Philippe Montanier, le coach de la Real Sociedad. « Ce système n’a rien de révolutionnaire, il existe depuis des années, confirme Guy Lacombe. Quand vous n’avez pas de Dellio Onnis, de Mario Gomez ou de Pauleta vous êtes obligés de jouer sans véritable avant-centre. » Pour Daniel Bravo, c’est tout simplement un effet de mode calqué sur la référence Barça, dont les joueurs peuplent la sélection espagnole. « Ça passera, ça vient juste de l’effet Barça. Mais personne n’est le Barça. Del Bosque, face à l’Italie, a commis une erreur car il n’a ni Messi, ni Alves. »

« S’il y avait Villa, l’Espagne aurait joué avec un 9 »

Rolland Courbis lui va plus loin. « C’est un faux débat ! On ne peut pas jouer sans attaquant. On utilise ce système à cause de la timidité ou de la frilosité de ceux qui décident. Si par exemple je décide de jouer sans gardien et si jamais on ne prend pas de buts, on va tout de suite me remettre la médaille du génie !, ironise-t-il. Philippe Montanier a, lui, son explication à cette innovation de la part de Del Bosque : « Si l’Espagne avait eu Villa, ils auraient joué avec lui en 9 et on n’en parlerait même pas. Ce n’est pas un choix délibéré au départ, il est dicté par les joueurs qu’on a. » Pourtant ce dispositif tactique peut poser d’énormes problèmes. « Ca peut complètement désorienter les défenseurs centraux adverses, avec des appels intérieurs auxquels ils ne s’attendent pas. On l’a vu sur le but de Fabregas contre l’Italie. », analyse Daniel Sanchez, le coach de Valenciennes.

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