Le bilan des Bleus : Ribéry flambe, Nasri plonge
La rédaction

L’équipe de France s’est qualifiée pour les quarts de finale de l’Euro après un match moyen contre l’Angleterre, un bon match contre l’Ukraine et une prestation calamiteuse face à la Suède. Après cette phase de poules, l’heure du bilan individuel a sonné.

Ceux qui ont assuré
En tête d’affiche, évidemment, Yohan Cabaye. Très bon contre l’Angleterre, excellent contre l’Ukraine, Cabaye s’est révélé comme un pion indispensable du dispositif de Laurent Blanc, étant en prime décisif... Franck Ribéry est l’autre bonne surprise de cette première phase. Durant les matchs de préparation, Ribéry a prouvé qu’il avait des jambes et retrouvé la confiance avec son but face à l’Islande. Il est dans cette lignée sur les trois premiers matchs de l’Euro. Enthousiaste, combatif, accélérateur de jeu, Ribéry a été le seul joueur de champ à surnager durant le fiasco suédois. Alou Diarra a lui retrouvé son niveau au meilleur moment. Décevant toute la saison avec l’OM, mais aussi avec l’équipe de France, Diarra a justifié et légitimé la confiance aveugle de Blanc avec un impact retrouvé dans les duels et une capacité de récupération du ballon bien utile. Face à la Suède, il n’a pas été bon, loin de là, mais il était l’un des rares à avoir démarré le match dans le bon tempo. Hugo Lloris, justement, a été dans le tempo, ou plutôt mis dans le tempo par ses partenaires contre la Suède. Contre l’Angleterre, il ne pouvait pas grand chose face à Lescott. Contre l’Ukraine, il fait l’arrêt décisif face à Shevchenko. Avant de retarder l’échéance contre la Suède. Contre l’Espagne, on aura besoin de lui en pleine bourre. Enfin, Jérémy Ménez, pour sa seule titularisation, a été décisif face à l’Ukraine, grâce à son but libérateur. Si les Bleus sont en quarts, il n’y est pas pour rien.

Ceux qui doivent encore prouver
Avec deux passes décisives, il figure au cinquième rang des meilleurs passeurs de l’Euro. Mais on attendait plus de Karim Benzema. Des buts, évidemment. Benzema, mis à part quelques frappes lointaines, ne s’est jamais retrouvé en position de marquer un but durant cette phase de poules. Un comble. Dans le jeu, si sa tendance à décrocher est aussi une marque d’intelligence au vu du peu d’espace laissé par les charnières centrales, Benzema a néanmoins trop délaissé la surface qui doit être son terrain de jeu principal. Mathieu Debuchy a réalisé des performances correctes, tenant la plupart du temps son couloir avec application. Mais on attend aussi de sa part la petite étincelle offensive qui n’est pas apparue assez souvent. Gaël Clichy a réussi à supplanter Patrice Evra au poste de latéral gauche, enchaînant plutôt bien contre l’Ukraine. Mais Clichy manque encore de régularité avec cette tendance ennuyeuse de parfois un peu trop délaisser son couloir... Enfin, Yann M'Vila est tombé au mauvais en droit au mauvais moment face à la Suède. Si son impact a été insuffisant face à la Suède, il a montré par quelques passes bien senties un atout que peu de Bleus ont. Face à l’Espagne, où les Bleus vont devoir maitriser l’art du contre, cela pourrait servir.

Ceux qui se sont plantés
En décidant d’emmener seulement trois défenseurs centraux, Laurent Blanc ne tablait certainement pas sur une telle faillite de la charnière française. Adil Rami et Philippe Mexès, même s’il y a eu du mieux, notamment pour le second, face à l’Ukraine, inquiète terriblement. De la fébrilité, un déficit terrible dans les duels et, finalement, une complicité peu évidente sur le terrain alors qu’elle est beaucoup travaillée en dehors. Samir Nasri, de son côté, avait commencé de la meilleure des manières en répondant aux critiques par un but face à l’Angleterre. Mais son superflu « Ferme ta g... » marque le début de la descente. Un des joueurs les plus discrets face à l’Ukraine malgré la belle performance offensive des Bleus, Nasri a réellement déçu face à la Suède en faisant tout à l’envers, se compliquant la tâche quand son rôle de meneur nécessite de la simplicité. Patrice Evra, de son côté, a perdu sa place au bénéfice de Clichy au bout d’un match. Sa prestation sans relief face à l’Angleterre et sa faute inutile débouchant sur le but de Lescott lui ont coûté cher. Enfin, Florent Malouda, pourtant brillant en préparation au poste de relayeur, n’a pas confirmé face aux Anglais et a donc retrouvé le banc. Quant à Hatem Ben Arfa, très attendu comme titulaire face à la Suède, il n’a jamais fait la différence. Mais il n’a pas été aidé par ses partenaires, c’est certain...