Quelques semaines après la Coupe du monde 2006, et la retraite de Zinedine Zidane, Julien Faubert héritait du numéro 10 de la légende tricolore pour sa première sélection en équipe de France. L’aventure internationale de l’ancien joueur des Girondins et du Real Madrid a toutefois été de courte durée, ce match en Bleu étant le seul de sa carrière. Un épisode fort dont il se souvient.
Le 9 juillet 2006, Zinedine Zidane mettait un terme à son aventure en équipedeFrance en quittant la pelouse de l’Olympiastadion la tête basse, après son expulsion provoquée par le coup de tête donné au torse de Marco Materazzi. Les Bleus étaient alors orphelins de leur maître à jouer, leur capitaine, mais aussi de leur 10, numéro emblématique dans le monde du football dont Zidane avait hérité une dizaine d’années auparavant. Une grosse pression attendait alors celui qui allait récupérer le sésame…
« Je n'ai rien décidé de tout ça »
Et à la surprise générale, c’est JulienFaubert qui a été le premier à porter le numéro 10 après ZinedineZidane. Le 16 août 2006, le joueur de 23 ans qui évolue alors aux GirondinsdeBordeaux avait offert la victoire à l’équipe de France pour sa rentrée des classes contre le Bosnie (2-1). Interrogé par RMC, l’éphémère international tricolore se souvient de cet épisode : « Je n'ai rien décidé de tout ça. Je suis arrivé dans le vestiaire, je me pose à ma place, je vois mon nom sur le maillot. Je me dis "ok bon j'ai pas le choix". D'ailleurs Éric Abidal et Sylvain Wiltord m'ont taquiné », raconte Faubert. « Oh ça y est, le petit il se prend pour Zizou ! », lui avait-on dit comme il l’avait déjà dévoilé dans L’Équipe en 2020. « Vu que j'étais le petit jeune et je n'avais pas trop le choix, on prend. Et objectivement pendant 45 secondes tu te dis 'ouais j'ai le numéro 10 après Zidane" mais sans manquer de respect, c'est un numéro. On pense surtout au match », poursuit-il. RaymondDomenech était sur la même longueur d’onde. « C’était un moyen de vite tourner la page, de démystifier le 10 en l’attribuant à un joueur qui n’avait ni le même poste ni le même profil, expliquera le sélectionneur de l’époque, relayé par L’Équipe. Faubert avait un côté “je n’ai peur de rien”. »
Zidane vend la mèche pour son retour, l’OM est fixé https://t.co/1yk0wc0rBA pic.twitter.com/w30iex6vWw
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« Dans le vestiaire, les mecs me répétaient : “Tu veux tout faire comme Zizou !” »
Julien Faubert marchait alors sur les pas de ZinedineZidane qui, en plus d’avoir également été formé à Cannes avant de percer à Bordeaux puis de porter le 10 chez les Bleus, avait lui aussi trouvé le chemin des filets pour sa première sélection. « Dans le vestiaire, les mecs me répétaient : “Tu veux tout faire comme Zizou !” », se souvenait le natif du Havre, très prudent à cette époque comme il l’explique à RMC : « Je suis assez lucide parce que je fais qu'une entrée et je marque. C'est positif mais il y a encore beaucoup de travail. C'est comme un jeune qui rentre en fin de match avec l'équipe première, il n'y a rien de fait. Donc oui, très content du déroulement, de ce que j'ai pu vivre mais en aucun je me dis que c'est fait. » Et avec raison.
« J'ai eu un désaccord avec Raymond Domenech »
Car la suite est beaucoup moins idyllique pour lui, cette sélection en équipe de France étant la première mais également la dernière. « J'ai eu un désaccord avec Raymond Domenech. Quand j'ai signé à West Ham, ça a été rédhibitoire pour lui parce que ce n'était pas un club du Big Four, répond Julien Faubert. Bon il a quand même pris Pascal Chimbonda qui était à Wigan... Mais c'était mon choix d'aller en Premier League. Donc ça part de là et à partir de ce moment je n'ai plus jamais été rappelé. Je n'étais pas observé je pense. Selon moi ce n'était pas une question de performance. »
« Dans la fougue de ma jeunesse, je ne l’avais pas appelé avant de signer. Je n’ai plus jamais eu de contact avec lui, dévoilait JulienFaubert en 2020, révélant que sa première cap en sélection l’avait changé. Dans les mois qui ont suivi ma sélection, j’ai été pris dans un tourbillon. Je commençais à avoir la tête qui gonflait, je faisais moins d’efforts défensifs. Et les adversaires me traitaient différemment, ils ne me laissaient plus aucun espace. »
L’ancien numéro 10 de l’équipe de France garde néanmoins un bon souvenir de cette très courte expérience. « Le maillot est encadré chez moi avec le fanion et il bouge pas.Cela reste une fierté pour moi, mes enfants... Il est d'ailleurs dans la chambre d'un de mes fils qui collectionne les maillots. Il est précisément gardé », confie celui qui évoluera quelques années après au Real Madrid, tout comme Zinedine Zidane...