Joint par téléphone, Alain Giresse a été très surpris du départ de Laurent Blanc à la tête de l’équipe de France. L’ancien Bleu pense que Didier Deschamps doit le remplacer sur le banc.
Alain Giresse, que vous inspire le départ de Blanc ? Il est parti ? Ah bon, vous me l’apprenez. Je suis surpris car je pensais qu’il était encore l’homme de la situation. Malgré l’Euro, il avait encore sa place sur le banc de touche. Le charisme, l’autorité, il possédait tout ce qu’on peut attendre d’un sélectionneur.
Pour vous, c’est un pas en arrière pour les Bleus ? Disons que Blanc avait suffisamment d’arguments pour continuer. Largement. Son parcours sportif plaide tout de même en sa faveur. Sur l’élimination en quarts de finale, il n’a pas toute la responsabilité. D’une manière générale, je ne suis pas pour changer. C’est souvent une perte de temps, un retour en arrière.
Didier Deschamps pourrait lui succéder. A-t-il le bon profil ? Oui, il est tout à fait légitime pour le poste. C’est évident. Il est dans le même registre que Blanc. Il a la même expérience, la même stature, la même représentativité. Ils ont un passé commun, un parcours similaire. S’il est nommé, je le vois comme la suite logique pour les Bleus.
Etre dans le même registre que Blanc, justement, n’est-il pas un frein au changement ? Pas du tout. Changer, il ne faut pas non plus que ça ne vienne que de l’entraîneur. Peut-être qu’il faut que ça vienne d’autre part… Si tous les deux mois on change de profil, on n’y arrivera pas. Il faut de la continuité dans le changement.
Deschamps peut-il régler les conflits internes au groupe ? Des conflits, il n’y en a pas 50 000 non plus ! On s’est focalisé sur un ou deux écarts mais c’est à peu près tout. Il n’y a pas de guéguerre d’ensemble, c’est positif. Il s’agit d’une minorité, qu’il faudra bien cibler. Donc Didier a de grandes chances d’être capable de le faire.