En Afrique et dans le monde arabe, les yeux sont encore rivés sur l’exploit du foot marocain dont l’équipe nationale a tracé un chemin historique lors de cette coupe du monde 2022, malgré la défaite en demi-finale face à la France. A l’origine de cet exploit, l’Académie Mohammed VI de football initié par le souverain chérifien il y a plus de 12 ans.
« Historique » est bien l’adjectif le plus adéquat pour qualifier l’arrivé du Maroc au carré d’or du Mondial qatari, devenant ainsi la première sélection africaine à atteindre les demi-finales. L’épopée des Lions de l’Atlas inspire après la victoire du royaume face au Portugal (1-0) en quart de finale. L’équipe marocaine n’a cessé de créer la surprise depuis le début de cette coupe du monde avec un match nul et 4 victoires successives, lui conférant ainsi une place de choix dans le concert des nations footballistiques. Comment expliquer une telle montée en puissance ? La question mérite d’être posée.
La renaissance du foot marocain grâce à l'impulsion du Roi
Durant les années 2000, le recul du football marocain était bien évident à l’époque, il fallait donc acter un constat d’échec et agir en conséquence. Ainsi, en mars 2010, le Maroc s’est doté d’un centre de formation des talents marocains. Initié par le roi du Maroc, le centre a été baptisé l'Académie Mohammed VI de football. Cet investissement, qui a nécessité une enveloppe budgétaire 140 millions de dirhams (13 millions d'euros), a permis de changer le visage de la pratique footballistique. Plusieurs noms qui brillent aujourd’hui à l’international y sont nés, à l’instar de Youssef En-Nesyri, attaquant du Séville FC (Espagne), Nayef Aguerd, défenseur de West Ham United (Angleterre) et Azzedine Ounahi, milieu de terrain du club français d’Angers SCO. Les trois joueurs ont marqué leurs noms au fer rouge lors de cette coupe du monde. Dans ce sillage, l'arrivée de Fouzi Lekjaa à la tête de la Fédération marocaine de football en 2014 a permis aussi de mettre en place une approche triangulaire axée sur les infrastructures, le talent et un encadrement qualifié. Résultat, en quelques années seulement, l’équipe nationale des locaux de football a remporté la Coupe d’Afrique des joueurs locaux au titre des années 2018 et 2020. La sélection nationale de football a pu se qualifier pour la Coupe du Monde féminine 2023, devenant la première équipe arabe à réaliser cet exploit. Au niveau des clubs, la scène footballistique africaine a été marquée par les exploits du Wydad et du Raja de Casablanca, et de la Renaissance Sportive de Berkane.
« Une étape cruciale a été franchie »
Quel regard pose la FIFA sur le succès remarquable du Maroc ' Cet élan semble impressionner non seulement les supporters dans différents pays mais aussi les responsables au niveau de la Fédération internationale de football association (FIFA), qui ont mis l’accent sur le rôle décisif de cette structure, notamment dans la formation de l’équipe U-17 et son accession à l'un des plus grands tournois du monde. « Le succès du football national est dû en grande partie à l’implication de la Fédération Royale Marocaine de Football, qui poursuit son travail à court, moyen et long terme pour préparer l’avenir », lit-on sur le site électronique de la FIFA. Et d’ajouter : « une étape cruciale a été franchie après l’ouverture de l’Académie de Football Mohammed VI qui est dotée d’installations et d’équipements de pointe conformes aux normes de la FIFA ». Ni un coup de chance ni un hasard. Le Maroc n’a pas lésiné sur les moyens sur les 10 dernières années pour se mettre au niveau des meilleurs, comme en atteste le message royal lors du symposium international organisé, en juillet 2017 à Skhirat, par la Fédération Royale Marocaine de football et la Confédération africaine de football : « Le football africain est appelé, aujourd’hui plus que jamais, à relever les défis de rénovation et de modernisation qui se posent à lui, et à se mettre au diapason des évolutions accélérées du sport mondial ». En passant au cap supérieur, le Maroc écrit l’histoire et change ainsi le visage du football africain.