CAN 2024 : Polémique avec la Côte d’Ivoire, les coulisses du feuilleton Hervé Renard sont révélées !
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

À la tête de l’équipe de France féminine, Hervé Renard a fait l’objet d’une improbable offensive de la part de la Côte d’Ivoire, désireuse de se faire prêter le sélectionneur des Bleues pour sa part intéressé par cette pige. Alors qu’aucun accord n’a finalement été trouvé entre les deux nations, Jean-Michel Aulas, vice-président de la FFF, a livré les détails du dossier qui suscite les critiques des défenseurs du foot féminin. 

C’est une offensive qui a de quoi surprendre. Alors que Jean-Louis Gasset a été écarté du poste de sélectionneur suite à la déroute face à la Guinée équatoriale (4-0), la Côte d’Ivoire s’est renseignée auprès de la FFF concernant Hervé Renard, à la tête de l’équipe de France féminine et intéressé par un prêt pour assurer l’intérim en vue des huitièmes de finale de la CAN. Aucun accord n’a finalement été trouvé comme le regrettait le sélectionneur des Bleues au micro d’Infosport+ : « Les négociations n’ont pas abouti favorablement, c’est que cela ne devait pas se réaliser. J’aurais adoré mais le destin en a choisi autrement ». Des critiques se font aujourd’hui entendre, la FFF étant prête à négocier. Jean-Michel Aulas, vice-président de l’instance, a livré les coulisses d’un dossier qui fait du bruit. 

« On a décidé d'interroger les joueuses de l'équipe de France »

« Il y a eu un échange entre Philippe (Diallo), moi-même et bien sûr Hervé (Renard). Avec Philippe, on a décidé d'interroger les joueuses de l'équipe de France pour savoir si cela pouvait être de nature à les faire douter, à les gêner. Ce n'était pas le cas. Personnellement, j'ai une grande confiance en Hervé, confie Jean-Michel Aulas dans des propos accordés à L’Équipe. Ce qu'il m'a dit m'a complètement rasséréné. On a pensé qu'à partir du moment où il était demandeur, c'était plutôt positif de trouver des solutions qui ne pénalisent pas l'équipe de France. Notre réflexion était de donner satisfaction à Hervé, que l'on apprécie et qui fait un travail fantastique de repositionnement du football féminin. J'ai même appelé des agents de joueuses pour être sûr que leurs réponses n'étaient pas uniquement spontanées. Il n'y a pas eu de remarque négative. »  

« Les deux présidents ne se sont pas mis d’accord » 

« Il y a eu une discussion entre Philippe et la Fédération de Côte d'Ivoire, qu'il connaît bien, poursuit l’ancien boss de l’OL. On pensait qu'il fallait qu'il y ait quand même quelque chose pour la mise à disposition d'une durée maximum de 10 jours. Et là, les deux présidents ne se sont pas mis d'accord. Une compensation financière était demandée à la Côte d'Ivoire. Je n'ai pas participé à la négociation menée par Philippe, et je lui fais totalement confiance. Il fallait se mettre d'accord sur la prestation, sur l'indemnisation, et aussi ce que l'on en disait si nous nous mettions d'accord. »

« Je n'ai pas pensé que cela pouvait pénaliser en termes d'image le football féminin »

Jean-Michel Aulas revient par ailleurs sur les critiques et l’image renvoyée par la FFF concernant l’équipe de France féminine : « Spontanément, j'ai craint que de ''prêter'' le sélectionneur à un autre pays donne une étrange image. Et puis une fois que j'ai réfléchi, j'ai pris le problème à l'envers. Je me suis dit que c'était incroyable qu'une grande nation de football comme la Côte d'Ivoire puisse aller chercher un entraîneur d'une équipe féminine. Cela veut dire qu'ils se rendent compte qu'aujourd'hui le football féminin est à un niveau très élevé. Cela valorisait totalement les choix que l'on avait faits, confirmant qu'Hervé est un très grand entraîneur. Donc, je n'ai pas pensé que cela pouvait pénaliser en termes d'image le football féminin. Si je l'avais pensé, je ne l'aurais pas fait. Mais je conçois que certains, habitués à ce que le foot féminin passe après, aient pu imaginer que ce n'était pas une bonne chose. En fait, c'était très valorisant pour Hervé et pour nous. » Le vice-président de la FFF ne s’inquiète pas des conséquences que pourrait avoir ce court feuilleton : « On a vraiment tout fait pour donner satisfaction au football féminin et à Hervé Renard. Je l'ai eu longuement hier (jeudi), je n'ai pas l'impression qu'il soit affecté. Je suis sûr que cela ne laissera pas de traces entre la Fédération et lui. On lui a demandé de faire la Coupe du monde, la Ligue des nations et les Jeux. C'est ce sur quoi on s'est entendus contractuellement. Si on gagne les JO, on rediscutera. Je ne veux pas trop précipiter les discussions. »

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