Vers une catastrophe pour le prochain Tour de France ?
Dan Marciano -
Rédacteur
Titulaire d'un Master de droit international, je me suis rendu compte au bout de mon parcours universitaire qu'il était important d'évoluer dans un domaine que l'on apprécie. Du jour au lendemain, j'ai décidé de mettre fin au rêve de mes parents, qui voyaient en moi un futur avocat, pour vivre de ma passion : le sport. Depuis, je couvre les mercatos et l'actualité sportive en essayant d'informer au mieux les lecteurs.

Le Covid a décimé le peloton du Tour de Suisse. De nombreux coureurs ont été contraints d'abandonner la course après un contrôle positif. L'inquiétude est de mise au sein des directeurs sportifs à quelques jours du départ du Tour de France à Copenhague. Certains appellent à moins de négligence et à un durcissement des règles.

Les années se suivent et les vagues de contaminations s'enchaînent. Cela fait maintenant plusieurs mois que les événement sportifs vivent au rythme du Covid-19. Les fédérations essayent de s'adapter en mettant en place des contrôles. D'autres exigent un pass vaccinal pour pouvoir participer à certaines compétitions comme ce fut le cas à l'Open d'Australie, l'un des plus grands tournoi de tennis, en janvier dernier. La situation s'était calmée ces derniers temps, mais depuis quelques semaines, elle s'envenime, à nouveau, en Europe. Le vieux continent fait face à une nouvelle vague. Les contaminations sont en hausse et certains sportifs n'y échappent pas. Lors du Tour de Suisse, plusieurs coureurs du peloton ont été contraint d'abandonner la course cycliste après un contrôle positif. Quatre équipes (Jumbo, Emirates, Bahrain-Victorious et Alpecin-Fenix) ont décidé de se retirer et de s'isoler en raison d'un cluster lié au Covid-19. Alors que le Tour de France devrait s'élancer de Copenhague le 1er juillet prochain, l'inquiétude règne au sein du peloton. 

« Il y a des équipes négligentes »

Certains directeurs sportifs ont pris la parole pour appeler à une prise de conscience. C'est notamment le cas de Patrick Lefevere, le manager général de Quick Step-Alpha Vinyl. « Il y a des équipes négligentes. Il y a des médecins qui testent des coureurs présentant des symptômes le matin, mais qui le mettent ensuite sur son vélo. Si le test s’avère ensuite positif, ils lui font quitter la course. Mais entretemps, bien sûr, il a éternué trois fois au milieu du peloton » a déclaré le manager belge. Même inquiétude chez Marc Madiot, manager général de la Groupama-FDJ. L'ancien coureur s'estime impuissant face à cette situation. « On n’a jamais cessé de tester les membres de notre équipe. On vit avec le virus depuis très longtemps. Chaque semaine, j’ai des cas positifs dans mon staff ou parmi les coureurs. Certains ne sont pas allés à la Route d’Occitanie par exemple. Sur les épreuves UCI World Tour, le protocole, même s’il a été allégé, est toujours en place : tous les coureurs sont testés avant le départ. L’équipe Jumbo, qui est une de celles qui met le plus le masque, a été la première touchée sur le Tour de Suisse. On se dit aussi qu’il y a une part de destin là-dedans » a-t-il déclaré dans des propos rapportés par Sud-Ouest.

« ASO va devoir revoir sa copie en matière de protocole »

Marc Madiot a déjà la tête tournée vers le prochain Tour de France. Pour lui, Amaury Sport Organisation doit renforcer les contrôles au sein du peloton afin d'éviter un cluster. « On sent bien que c’est la roulette russe dans le peloton. Moi, je n’ai jamais arrêté de regarder les chiffres de Covid Tracker et en ce moment, ils sont inquiétants. Pour le Tour, tout peut se passer. Pour faire la sélection, je vais attendre, je ne m’aventurerai sur rien du tout. Je n’oublie pas que la semaine prochaine, il y a les championnats de France où, jusqu’à maintenant, il n’y a pas de protocole particulier et de test Covid prévu avant le départ. J’imagine qu’ASO va devoir revoir sa copie en matière de protocole. Le plus gros risque concerne évidemment les coureurs et les équipes. Quitter une épreuve d’une semaine, c’est une chose, mais devoir plier bagages sur le Tour de France, c’est un tout autre impact » a-t-il déclaré. 

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