Quatrième du classement général, à neuf secondes de Geraint Thomas (Ineos Grenadiers), troisième, Romain Bardet (Team DSM) a reconnu après la 13e étape du Tour de France qu’il lui serait difficile d’aller chercher une place sur le podium. Le Français s’est livré sur les difficultés de l’édition 2022 de la Grande Boucle et ses objectifs avant d’entamer la dernière semaine.
Au pied du podium, Romain Bardet a conservé sa quatrième place ce vendredi lors de la 13e étape du Tour de France à l’issue de laquelle il a terminé 30e, à 5’45'' du vainqueur du jour MadsPedersen. Le Français a pu s’économiser après avoir souffert dans l’Alpe-d'Huez la veille et compte neuf secondes de retard sur GeraintThomas (Ineos Grenadiers), troisième. Interrogé par France Télévisions, le coureur de TeamDSM a reconnu qu’il lui serait difficile d’aller chercher une place sur le podium, où TadejPogacar et le leader JonasVingegaard sont à la lutte pour le Maillot Jaune.
« Le podium, je sais que ça va être compliqué »
« Honnêtement, le podium, je sais que ça va être compliqué quand même. Deux (Vingegaard et Pogacar, NDLR) me sont vraiment supérieurs. Derrière, on est trois, quatre à être un peu pareil, je veux rester en embuscade. Je n'ai pas envie de me projeter trop loin. Si je vois une occasion de gagner une étape et prendre des risques, je le ferai, ça reste mon but ultime. Si on m’avait dit en milieu de Tour que je serais à 20 secondes de Pogacar et à quelques secondes du podium, c’est sympa d’être en embuscade », confie RomainBardet. « En 2016 et 2017 (où il avait fini sur le podium) ça s'était bien passé, mais je n'étais pas en mesure de gagner le Tour non plus. Je pense qu'on a trop attendu de moi à un moment donné et donc il a fallu vivre avec, digérer, accepter mon niveau réel et continue d'avancer, parce que je n'avais que 25 ans. Je le vis mieux aujourd'hui, je suis plus fort qu'il y a cinq ans, mais il y a encore plus fort que moi. »
« C’est un Tour difficile »
Performant depuis le début de la Grande Boucle, RomainBardet reconnaît que cette édition 2022 n’est pas de tout repos pour lui et le reste du peloton. « C’était plus dur que prévu pour tout le monde, a-t-il déclaré en analysant cette 13e étape entre Le Bourg d'Oisans et Saint-Etienne. Vu la composition de l’échappée devant, on a roulé jusqu’à 15km de l’arrivée vraiment à fond. C’est un Tour difficile. Peu d’occasions pour les sprinteurs, donc courses assez décousues, dès la première épreuve alpestre c’est allé à fond depuis le départ. Ce ne sont pas des scénarios habituels, on arrive à la fin de la deuxième semaine mais on sent que le peloton commence à être fatigué. Hier, j’ai flirté avec les limites, c’était vraiment la première grosse chaleur. J’ai eu un peu de mal, surtout dans l’Alpe, c’est une montée où on la sent vraiment avec la foule, cette route large, il n’y avait pas d’air, c’était compliqué. J’espère que ça ira mieux dans les Pyrénées malgré la chaleur. »
« Je sais que Pogacar ne voudra pas faire deuxième du Tour de France »
Face à cette difficulté, RomainBardet refuse de se projeter sur la suite. « J'essaye de prendre les journées les unes après les autres parce que ce Tour de France est difficile. J'arrivais à Copenhague avec beaucoup d'incertitudes sur ma forme physique, mais elles se dissipent au fil des jours. Il y a quand même des coureurs qui me sont supérieurs en montagne, et je n'ai pas envie de me projeter trop loin. Je n'ai pas envie de penser au contre-la-montre de Rocamadour. Je pense qu'il n'y aura pas de statu quo dans les Pyrénées, l'équipe Jumbo est très forte, mais je sais que Pogacar ne voudra pas faire deuxième du Tour de France. Je pense qu'il y aura d'autres étapes comme celle du Granon. Il y en aura au moins une ou deux », confie-t-il dans le Vélo Club.