Tour de France : Le gros coup de pression de Bardet à Pogacar
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Après neuf étapes, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) domine le classement général et reprendra le Tour de France ce mardi avec le Maillot Jaune sur ses épaules. Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) et Geraint Thomas (INEOS Grenadiers) suivent derrière, tandis que Romain Bardet est sixième à 1 minute et 39 secondes du Slovène. De quoi le rendre optimiste pour la suite. 

Après cette première semaine de Tour de France, Tadej Pogacar a clairement marqué les esprits. Le Slovène a rapidement mis la main sur le Maillot Jaune et apparaît comme le grand favori à sa propre succession. Pour autant, certains de ses concurrents ont bien l’intention de le contrarier jusqu’au bout, c’est notamment le cas de Romain Bardet. S’il reste conscient de la supériorité de Tadej Pogacar, le Français souhaite malgré tout lui causer quelques problèmes avant d’entamer la deuxième semaine de la Grande Boucle.

« Il ne pourra pas courir après tout le monde. Moi j'attends ce type de situations-là mais je sais qu'il faut être patient »

« Si Pogacar est battable ? S'il contrôle la course et qu'il n'y a pas le feu dès le kilomètre zéro pour qu'il soit isolé, non. Je ne vais pas vous mentir, je ne vais pas le lâcher sur une attaque. Mais après quand il y aura des mecs à 1'40 de lui au général, et qu'il y aura eu de la grosse bagarre au préalable, il ne pourra pas courir après tout le monde. Moi j'attends ce type de situations-là mais je sais qu'il faut être patient. Il n'y a aucune chance que ça arrive sur les neuf premiers jours », confie le coureur de la DSM dans L’Équipe, optimiste pour la reprise du Tour de France : « Mais je pense que ça va arriver. Dimanche, Ineos et Jumbo étaient en nombre. Je n'arrive pas à croire que (il temporise)... Bien sûr qu'il y aura du mouvement. Peut-être pas dès mercredi ou ce pourrait être une course de côte dans le Granon. Mais jeudi (étape de l'Alpe d'Huez) quand on attaquera le Galibier, le Télégraphe la Croix de Fer etc, c'est là où il faudra être opportuniste. Je ne vais pas prétendre le battre à la pédale dans les deux derniers kilomètres de l'Alpe d’Huez. »

« Je pense que le général va bouger cette semaine »

Romain Bardet souligne par ailleurs un autre facteur qui pourrait faire basculer le classement général, la chaleur, alors que la canicule est attendue cette semaine en France. « La chaleur va jouer et je pense que le général va bouger cette semaine, peut-être pas pour les deux premiers (Pogacar et Vingegaard). Dimanche, on a déjà vu Martinez sauter, alors que beaucoup de monde en faisait un des favoris au podium. C'est pas des conneries quand on parlait de la difficulté du début, pour moi c'est la première semaine du Tour la plus difficile que je n'ai jamais faite. »

« Je ne suis pas au niveau de Pogacar, mais bon… »

Conscient de son niveau face à Tadej Pogacar, le coureur tricolore se veut malgré tout optimiste, estimant que les Champs-Élysées sont encore loin. « Je ne suis pas au niveau de Pogacar ni peut-être de Vingegaard c'est clair. Mais bon, je sais comment c'est sur un Grand Tour, c'est long, on n'a pas attaqué les Alpes ni les Pyrénées. Ça fait du bien de se retrouver dans cette position-là. C'était peut-être les neuf jours les plus critiques pour moi. J'arrivais sans avoir couru avant, en manque de rythme et de repères. (…) Pour l'instant, c'est la bonne stratégie. Je veux dire, le fait d'être en embuscade, moi ça me rajoute un supplément d'âme, j'ai besoin d'être concentré sur la course. Il faudra attendre le bon moment et saisir ma chance mais dans les neuf premiers jours, ce n'est pas possible, les équipiers sont encore trop forts. Déjà il faudra avoir les jambes, elles décideront. Il n'y a pas de plan préétabli. En deuxième et troisième semaines à mesure que la fatigue s'installera, qu'il y aura la guerre plus tôt entre les favoris, il y aura des situations à exploiter. »

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