Tour de France : Le bilan des Français
Alexandre Higounet

Alors que vient de s’achever la première étape alpestre avec l’arrivée à Châtel Porte du Soleil et que la montagne s’annonce désormais sévère, quel bilan peut-on tirer du début de Tour de France des coureurs français ? Deux niveaux de lecture se dégagent, entre la course au général et la chasse aux victoires d’étapes. Analyse.

Alors que le Tour de France amorce son premier grand virage, avec l’arrivée de la haute montagne dans les Alpes après l’étape de repos de lundi, et notamment deux très grosses étapes, mercredi avec l’arrivée au terrible col du Granon après l’ascension du Télégraphe et du Galibier, puis jeudi avec le légendaire triptyque du Tour 1986 Galibier-Croix de Fer-Alpe d’Huez, quel bilan intermédiaire peut-on faire sur le début de Tour des coureurs français ?

Bardet et Gaudu en course pour un podium

A l’analyse, il apparaît que ce premier bilan offre deux niveaux de lecture. Le premier, très positif, concerne les grands leaders, en course pour le classement général. Le bilan est très bon sur ce plan, avec deux Français très bien positionnés et au niveau des meilleurs en montagne : David Gaudu, promu par Marc Madiotcomme leader unique de la Groupama FDJ, et Romain Bardet, qui confirme qu’il a conservé son excellent niveau du Tour d’Italie. Depuis le début du Tour, les deux ont prouvé qu’ils étaient capables d’exister avec des coureurs comme VingegaardPogacarRoglic ou encore Vlasov. Lors de la montée de la Planche des Belles Filles, Gaudu comme Bardet ont fini dans le petit groupe des leaders au sommet. Tout cela s’avère donc très rassurant, et laisse imaginer que les deux champions français seront en mesure de lutter pour un podium à Paris. 

Dommage pour Guillaume Martin

Derrière eux, Guillaume Martin, le leader des Cofidis, avait lui aussi apporté certaines garanties, finissant 13ème à une quarantaine de secondes lors de la montée de la Planche des Belles Filles. Malheureusement, un test positif au covid l’a contraint à l’abandon au départ de la 9e étape. Cédric Vasseur, le manager général de le Cofidis, a dû se résoudre à son abandon : « Guillaume Martin est contagieux et représente un danger pour le peloton, ses coéquipiers et le staff. Le test PCR est sans équivoque : Guillaume est positif avec un indice Ct qui laisse penser qu'il est en phase initiale de Covid. D'une manière collégiale, il a été décidé qu'il soit non-partant. Il a besoin de rentrer chez lui, de se soigner, d'être isolé. C'est une mauvaise nouvelle, et on ne s'y attendait pas, surtout avec Guillaume Martin, qui porte son masque en permanence et est quelqu'un de sérieux. On voit que personne n'est à l'abri. » En revanche, il apparaît désormais certain que Pinot, quand bien même il n’a rien lâché, ne sera pas en mesure de jouer un Top 5 au général. Sa montée de la Planche des Belles Filles, où il a perdu le contactalors qu’il restait 30 coureurs dans le groupe, en a apporté la confirmation. 

Pinot, Latour, Burgaudeau, etc  pour les étapes

Pinot va jouer désormais les étapes, et la probabilité est réelle qu’il y parvienne. Interrogé sur le sujet, le grimpeur franc-comtois a expliqué : « Je pense en avoir encore pour quelques jours, j'attends la deuxième semaine. C'est sûr que quand la tactique est d'essayer de prendre l'échappée, on laisse beaucoup de cartouches dans la première heure ». C’est au niveau des victoires d’étape que se situe le deuxième niveau de lecture du début de Tour des Français : pour l’instant, il est clairement moyen, aucun tricolore n’étant parvenu à lever les bras avant l’étape de dimanche et l’arrivée à Chatel Porte du Soleil. Mais des opportunités sérieuses vont se présenter. Entre les grimpeurs (Pinot, Latour, Barguil, Rolland, etc) et les puncheurs (Burgaudeau, Cosnefroy, etc), des victoires devraient logiquement tomber dans l’escarcelle des Français.

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