Tour de France : Ce signe trompeur sur la force de Pogacar
Alexandre Higounet

Si Tadej Pogacar a très facilement remporté le Tour d’Italie, écrasant littéralement ses adversaires pour l’emporter avec quasiment dix minutes sur le second, faut-il en tirer la conclusion qu’il est totalement inatteignable cette saison et qu’il surclassera ses adversaires au Tour de France ? Analyse.

A quelques semaines du départ du Tour de France, Tadej Pogacar s’avance comme le grand favori à la course au maillot jaune, et ce malgré la concurrence de Remco Evenepoel, Primoz Roglic et surtout Jonas Vingegaard, qui sera très probablement opérationnel début juillet malgré sa lourde chute intervenue au Tour du Pays Basque.

« Il a tellement de talents que c’est presque impossible »

Geraint Thomas, troisième du Giro et qui a eu à affronter le champion slovène durant les trois semaines en Italie, a été marqué par sa domination et ne voit personne aujourd’hui en situation de le battre au Tour de France. Le Gallois a notamment lancé, dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « J’ai couru avec beaucoup de bons coureurs, mais il est tellement polyvalent et agressif. Et cela tout au long de la saison. C’est dingue le talent qu’il a. Nous avons fait de notre mieux, nous avons bien roulé. Il n’y a rien de plus que nous aurions pu faire. Jonas Vingegaard est le seul qui est au niveau de Pogacar, mais il reste à savoir à quel point il sera revenu. Bien sûr, les autres ont toujours une chance, mais Pogacar a tellement de talent physique que c’est presque impossible ».

Les informations trompeuses laissées par le Giro

Pour autant, un élément est oublié à l’approche du Tour de France : au Tour d’Italie, la concurrence était tout de même bien faible. Derrière Pogacar, on trouve en effet Daniel Martinez, qui jusqu’alors n’avait réalisé qu’un top 10 dans un Grand Tour (5ème du Giro en 2021), le vieux Geraint Thomas, âgé de 38 ans, et l’Australien Ben O’Connor, qui n’offre pas encore toutes les garanties au niveau de la Grande Boucle. Il ne faudrait donc pas donner trop de signification aux 10 minutes d’avance de Pogacar sur ses adversaires ni en tirer la conclusion qu’il est intouchable. Dans un contexte plus relevé, face à des concurrents plus nombreux et plus solides, le champion slovène n’aura pas la course si facile, loin de là. Sa marge sur la concurrence au Giro pourrait donc receler des éléments trompeurs sur l’étendue réelle de sa domination.

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