Tour de France : 10e étape, la meilleure chance pour les Français ?
Alexandre Higounet

Avant les deux étapes XXL de mercredi et jeudi, cette 10e étape entre Morzine et Megève présente un parfait profil pour qu’une échappée de grimpeurs et de solides puncheurs aille au bout et se dispute la victoire dans la très longue montée finale. De nombreux coureurs français auront là une réelle opportunité de lever les bras. Analyse.

Au lendemain de l’étape de repos, le Tour de France repart cette semaine pour un menu alpestre dantesque, avec notamment deux étapes légendaires mercredi et jeudi, la première avec le terrible enchaînement Col du Télégraphe-Col de Galibier-Col de Granon, ce dernier emprunté une seule fois dans l’histoire (1986) et réputé le plus dur de France, la seconde avec le trio Galibier-Croix de Fer-Alpe d’Huez. 

Un parcours vallonné mais pas insurmontable

Avant ces deux terribles étapes, et après l’exigeante arrivée à Châtel, cette 10eme étape se présente entre Morzine et Megève. Son profil apparaît moins difficile que les deux étapes suivantes, mais cependant suffisamment relevé pour faire une sélection, surtout la montée finale vers l’altiport de Megève, avec ses 19,5 kilomètres de montée à 4.2% de moyenne. Entre son positionnement avant les deux grands rendez-vous alpestres et son parcours sélectif malgré tout, cette étape paraît promise à une échappée de grimpeurs costauds. 

Une grande bataille pour l’échappée s’annonce en début d’étape

Autant dire qu’une grande bataille s’annonce en début d’étape pour constituer cette échappée. Il y aura pour cela deux difficultés dans la première moitié du parcours, avec la longue montée jusqu’à Vinzier (une douzaine de kilomètres), puis le col de Jambaz, qui officiellement monte 6.7km à 4%, mais qui en réalité s’étend sur une bonne vingtaine de kilomètres. En revanche, pour le classement général, il ne devrait pas, sauf défaillance d’un grand leader, y avoir de gros bouleversements. Les candidats seront donc nombreux parmi les grimpeurs solides à lutter pour prendre le bon coup. Il apparaît bien difficile de livrer un pronostic, mais il apparaît clair que des éléments comme Lennard KamnaBauke Mollema, Simon Geschke ou encore Rigoberto Uran seront dans la bataille. 

Thomas, Rolland, Latour, Burgaudeau, Pinot, Paret-Peintre, Barguil, etc…

Pour les Français, cette étape figure parmi les meilleures opportunités de victoire. Ils seront donc nombreux à vouloir prendre le bon coup. Chez Cofidis, Victor Lafay ou Benjamin Thomas sont à surveiller de près, surtout le second, qui paraît en très grande forme. Chez BB Hôtel KTM, là aussi, plusieurs coureurs tricolores vont livrer bataille, à commencer par Pierre Rolland, qui s’est relativement économisé jusque-là. A moins que le solide grimpeur, dont la première qualité reste une endurance hors du commun, préfère tenter un baroud de légende sur l’une des deux étapes monstres mercredi et jeudi. Outre Rolland, Franck Bonnamour, moins saignant que l’an dernier mais qui progresse, pourrait retenter sa chance. Chez Total Energies, Pierre Latour, qui a prouvé qu’il était fort mais qui est trop pénalisé par sa peur dans les descentes, va fatalement cocher l’étape, qui présente une deuxième partie sans descente. Mathieu Burgaudeau monte en pression et sera aussi à suivre. En progression constante, Burgaudeau passe la moyenne montagne et il a prouvé lors de l’étape de Lausanne qu’il était désormais bien remis de ses chutes. S’il est à 100%, il a le niveau pour lever les bras à Megève. Chez Groupama FDJ, Thibaut Pinot sera lui aussi à suivre de très près pour la gagne, alors que le reste de l’équipe sera au service de David Gaudu. Chez AG2R Citroën, Aurélien Paret-Peintre et Mickael Chérel pourraient tenter le coup avec une chance d’aller au bout. Enfin pour l’équipe Arkea, Warren Barguil est forcément le premier coché, même s’il apparaît un peu en-dedans. Sinon, Maxime Bouet devrait lui aussi tenter sa chance. Enfin, Tony Gallopin, qui pointe pour l’instant à la 28ème place au général, preuve de son bon état de forme, a le profil pour prendre le bon coup, même s’il sera peut-être plus difficile pour lui d’aller gagner au sommet à Megève.

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