Événement pour Marion Rousse, c’est l’apothéose
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

La deuxième édition du Tour de France Femmes vient de s’achever avec la victoire de Demi Vollering (SD Worx), et l’heure est désormais au bilan. Cette édition 2023 n’a pas déçu et a emballé le public, un succès dont se satisfait Marion Rousse, la directrice de la Grande Boucle féminine, qui a reçu la visite d’Élisabeth Borne ce dimanche à l’occasion du contre-la-montre.

Le Tour de France Femmes 2023 a livré son épilogue ce dimanche à Pau, à l’occasion du contre-la-montre. A la suite de sa 2e place lors de la dernière épreuve, Demi Vollering (SD Worx) a décroché son premier classement général, devançant sa coéquipière Lotte Kopecky (SD Worx) et Katarzyna Niewiadoma (Canyon-SRAM Racing). Cette nouvelle édition de la Grande Boucle s’apparente à un succès sportif, le spectacle étant au rendez-vous, mais également populaire, réunissant un public en nombre sur les routes et derrière les écrans, avec en moyenne sur la semaine 1,98 million de téléspectateurs sur France Télévisions selon les chiffres de Médiamétrie relayés par Puremédias. A l’heure du bilan, Marion Rousse s’est félicitée de cette réussite.

« Honnêtement, c'est du jamais vu »

« Honnêtement, c'est du jamais vu pour du cyclisme féminin, savoure la directrice du Tour de France femmes, relayée par France Bleu. Les gens ont réalisé que c'est un vrai Tour, peu importe que ce soit des hommes ou des femmes. Il y a beaucoup de monde aux départs et aux arrivées, mais aussi tout au long du parcours. Et de voir des gamins sur le bord des routes venir encourager les athlètes féminines, ou bien des gens qui se déguisent et font des panneaux comme on a l'habitude de le voir sur les routes du mois de juillet, c'est un pari réussi. »

« Le Tour de France femmes s’est imposé dans les familles »

Au micro de RMC avant l’ultime étape de dimanche, Marion Rousse dressait un parallèle avec la première Grande Boucle féminine de l’année 2022. « C’est vrai que la première édition avait déjà été une vraie réussite tant du point de vue sportif qu’au niveau de l’engouement du public. Il fallait vraiment confirmer pour cette deuxième édition. J’ai vu énormément de monde présent au départ des étapes, à l’arrivée, mais également tout au long de la semaine sur le bord des routes. Ça a vraiment été la quatrième semaine du Tour, c’est ce qui rend cette course magique, c’est ce qui fait que ça reste la plus belle course au monde chez les hommes comme chez les femmes. J’ai eu pas mal de frissons dans ma voiture de direction de course, savoure la consultante de l’épreuve masculine pour France Télévisions. Ce qui me choque le plus, c’est la différence de traitement entre la première édition du Tour de France femmes et la deuxième, notamment de la part des journalistes. On avait beaucoup de questions la première année sur le fait de savoir si c’était vraiment cohérent de faire renaître un Tour de France femmes, est-ce que ça allait être une belle course à suivre. Finalement, dès la deuxième édition, on ne s’est plus intéressé au fait de savoir si ça allait être une curiosité. On s’est intéressé aux concurrentes à suivre, à l’aspect course… C’est une vraie évolution. Le Tour de France femmes s’est imposé dans les familles, dans le quotidien des gens. On a été adoptés. »

Elisabeth Borne de passage pour le contre-la-montre

Preuve de l’engouement suscité, Marion Rousse pouvait d’ailleurs compter sur une invitée de marque pour le contre-la-montre à Pau dimanche en la personne d’Elisabeth Borne. Une belle consécration pour la directrice du Tour. « Bien sûr, c’est un message fort envoyé. Le Tour de France femmes rentre dans l’histoire, dans les cultures, au même titre que le Tour de France hommes, expliquait la compagne de Julian Alaphilippe sur RMC. Elle était déjà venue lors de la première édition. Elle avait posé énormément de questions et semblait vraiment intéressée par le développement du cyclisme féminin. C’est une belle forme de reconnaissance pour toutes les concurrentes du peloton féminin. » La Première ministre a ainsi suivi l’épreuve au côté de Marion Rousse en voiture, avant de s’entretenir avec plusieurs coureuses et remettre les récompenses.

« Ma présence aujourd'hui, c'est pour dire mon soutien, tout le soutien du gouvernement aux compétitions féminines, assurait Elisabeth Borne, relayée par France Bleu. On a des jeunes femmes formidables, et j'espère que l'audience qui a déjà progressé par rapport à l'an dernier va continuer à progresser. » Le rendez-vous est pris, alors que la prochaine édition s’annonce particulière en raison de l’organisation des Jeux olympiques de Paris, obligeant les organisateurs à se pencher sur la question épineuse du calendrier. « Ce sera une année particulière. Il faudra trouver une date différente tous les quatre ans, reconnaissait Marion Rousse. On avait une priorité pour l’an prochain : rester dans les vacances des gens pour qu’ils puissent se déplacer. Ce sera du 12 au 18 août, avec un départ de Rotterdam aux Pays-Bas. Le cyclisme féminin aux Pays-Bas a toujours été en avance, ce sera une fête populaire. »

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