Alors que Julian Alaphilippe n’a pas performé comme espéré lors des deux premières étapes du Tour de France, Patrick Lefévère a maintenu son cap visant à mettre le Français sous pression. Si cette position pouvait tout à fait se comprendre en début de saison, ou à la fin des classiques, elle interpelle aujourd’hui, alors que le Tour de France est lancé et qu’Alaphilippe n’est pas non plus très loin des meilleurs.
Au sortir des deux premières étapes du Tour de France, Julian Alaphilippe pouvait afficher une légitime déception. Alors qu’il avait coché ces deux étapes qui correspondaient à son profil, dans l’espoir d’en remporter une et pourquoi pas d’aller chercher le maillot jaune, le Français n’a pas été en mesure de suivre les tous meilleurs, affichant un niveau de forme légèrement en retrait par rapport au Dauphiné Libéré, où il avait été plus à son avantage.
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— le10sport (@le10sport) June 29, 2023
« Qu’est-ce que je dois dire ? Bravo ? »
Patrick Lefévère, le boss de la Soudal-Quickstep, qui a installé une forte pression sur son champion tricolore depuis le début de saison, pointant son manque de résultats en comparaison de son salaire, a totalement gardé ce cap au soir de la deuxième étape, répondant au quotidien L’Equipe : « Julian manque un peu de jus. Je ne suis jamais content vous le savez. Je m’attendais à quelque chose de plus de la part de Julian et j’imagine que lui aussi. Il y a ce petit pourcentage qu’il avait les années passées et qu’il n’a pas pour l’instant. Mais ce n’est que le deuxième jour, le Tour est long. (…) Pourquoi vous dites que je suis toujours offensif (avec Julian) ? Je ne suis pas dur, il faut peut-être quelqu’un pour dire les choses comme elles sont. Qu’est-ce que je dois dire ? Bravo ? (…) Il y a quatre directeurs sportifs, son entraîneur personnel. Ce sont à eux de lui remonter le moral ».
Pourquoi ne cherche-t-il pas à conforter son coureur ?
Ces propos ne manquent pas de questionner la stratégie adoptée par Patrick Lefévère avec son champion français. Si en début de saison, on pouvait comprendre la position adoptée par le patron de l’équipe belge, qui est là pour maintenir une exigence de haut niveau, si l’on pouvait comprendre une éventuelle piqure de rappel à quelques semaines du Tour, après une campagne de classiques infructueuse, pourquoi remettre une pression sur Alaphilippe aujourd’hui, alors qu’il est évident que le Français a compris le message ? Alors qu’il est également avéré qu’il a fait le nécessaire à l’entraînement pour retrouver son meilleur niveau ? En temps normal, voyant une telle situation, un manager aurait plutôt tendance à tenir un discours plus fédérateur, pour remobiliser son coureur et son équipe. Or même s’il glisse que le « Tour est long », Lefévère n’adresse quasiment aucun mot d’encouragement à son coureur. Son attitude ne peut ici que donner du poids à l’hypothèse qui voudrait que le patron belge cherche à inciter Alaphilippe au départ en fin de saison, alors qu’il lui reste un an de contrat. Lefévère, qui a plusieurs fois évoqué un départ du Français cet hiver, agit comme s’il voulait faire comprendre à Alaphilippe que le mieux pour lui était d’en accepter le principe.