Depuis le début de saison, Patrick Lefévère est toujours resté dans une position très dure avec Alaphilippe. Si l’on peut comprendre l’idée du boss de la Soudal-Quickstep de maintenir son équipe dans une démarche de très haut niveau, cette stratégie pourrait toucher ses limites aujourd’hui. Analyse.
Depuis le début du Tour de France,Julian Alaphilippe n’a pas affiché le niveau qu’il espérait. Alors qu’il avait donné des signaux très encourageants lors du dernier Dauphiné Libéré, où il avait remporté une étape en costaud, réalisé un très bon contre-la-montre et franchi la haute montagne à la bagarre avec les meilleurs grimpeurs, le double champion du monde s’est un peu affaissé depuis, abandonnant rapidement au championnat de France et ne parvenant pas à se mêler à la lutte des cadors lors des deux premières étapes du Tour.
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— le10sport (@le10sport) July 4, 2023
« C’est lié au stress je pense »
La soudaine baisse de niveau du Français, alors qu’il était en passe de retrouver la grande forme, interpelle. Avant le départ de la première étape, Patrick Lefévère avait apporté quelques éléments permettant une explication, dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « Il a plein de petits trucs, il a mal à la hanche, mal à l'estomac... Ce sont des petits trucs qu'on a toujours vus quand il marche. C'est lié au stress je pense. Mais sinon ça va, on verra ».
La stratégie du bâton touche sa limite
A la lumière de ces commentaires de Patrick Lefévère, on comprend d’autant moins pourquoi le boss de la formation Soudal-Quickstep ne diminue pas un peu la pression qu’il a mise sur le Français. Car si l’on comprend la volonté de Lefévère de maintenir son équipe dans une démarche de haute exigence, seule vérité dans un contexte de haut niveau, ce qui peut légitimer ses remarques de début de saison sur le manque de résultats d’Alaphilippe depuis deux ans, le fait qu’il poursuive sur cette tendance au fil des mois, instaurant de fait une lourde pression sur les épaules de son coureur avant le Tour de France, apparaît aujourd’hui contre-productif. Si Alaphilippe est arrivé au départ du Tour perturbé par le stress, comme le suggère Lefévère, alors cette stratégie pourrait aujourd’hui marquer ses limites. Au point qu’il pourrait être bénéfique aujourd’hui d’adopter une position plus constructive au soutien du Français, qui, comme l’a montré son excellent Dauphiné, n’a visiblement pas ménagé ses efforts pour retrouver son top niveau.