Confortable Maillot Jaune devant Jonas Vingegaard, Tadej Pogacar enchaîne les records dans ce Tour de France. Après avoir brillé sur le Pla d’Adet, le Slovène a marqué les esprits sur l’ascension du Plateau de Beille dimanche, éclipsant de nouveau Lance Armstrong. De quoi renforcer les doutes des plus sceptiques…
Tadej Pogacar a marqué les esprits dimanche lors de la 15e étape du Tour de France en escaladant le Plateau de Beille (15,7 km, 7,9%) en 39'41". Le Slovène creuse l’écart sur Jonas Vingegaard, vainqueur de la Grande Boucle ces deux dernières années, et marque l’histoire en surclassant l'Italien Marco Pantani avec son record en 1998 (43'20"). Un écart de 3 minutes qui permet également à Pogacar de faire mieux que Lance Armstrong, qui avait réalisé l’ascension en 45’55" en 2002 et 45’31" en 2004. C’est la deuxième fois en deux jours que le Maillot Jaune surpasse l’Américain, avec une performance incroyable la veille sur la première partie de l’ascension du Pla d’Adet et un chrono 25’08’’, mieux que les 27’04’’ d’Armstrong en 2001. De tels chiffres impressionnent autant qu’ils interrogent compte tenu du passif de l’Américain, reconnaissant avoir eu recours au dopage.
« Le cyclisme a tellement évolué »
Alors que son niveau fait parler, Tadej Pogacar a livré son explication sur son niveau XXL, soulignant l'importance de l'entraînement : « Le cyclisme a tellement évolué. Il y a six ans quand je suis arrivé dans l'équipe, tout était différent, si je compare avec ma première Vuelta. On était moins professionnels alors que je pensais qu'on l'était. Mais on a évolué très rapidement car toutes les équipes travaillent dur sur la nutrition, la technologie, les plans d'entraînement, les camps d'altitude. Visma-Lease a bike, UAE, Lidl-Trek, Soudal-Quick Step, Ineos Grenadiers, on se pousse les uns les autres à dépasser nos limites. Tout le monde se concentre sur le moindre détail, sur le moindre gramme de nourriture, le moindre watt qu'on peut gagner, pour aller plus vite ».
« Ces petites choses ont fait la différence »
La diététique aurait également une explication sur l’amélioration des temps selon Pogacar, rapporté par RMC : « Au petit-déjeuner, on mangeait surtout des pâtes, du riz blanc et de l'omelette. Aujourd'hui, c'est plus varié, on a du porridge, des pancakes, de l'omelette, du pain... Ces petites choses ont fait la différence et permis qu'on ne mange pas forcément que des pâtes le matin. Mais tout est pesé, tout est programmé pour le petit-déjeuner, pour l'étape, pour après l'étape. » Des explications qui ne devraient pas faire changer d’avis les plus sceptiques, y compris dans le monde du sport. Le biathlète quadruple champion du monde Emilien Jacquelin a notamment partagé ses doutes sur X en relayant le chrono réalisé par Pogacar dimanche, masquant à peine le sous-entendu. Nacer Bouhanni s'interroge aussi, dans un entretien accordé au Parisien. « Quand je vois ces temps de montée et ces vitesses qui ne baissent pas de jour en jour, je ne sais pas l’expliquer, explique l’ancien sprinteur. Je vois des purs grimpeurs se prendre dix minutes. Avant, c’étaient les sprinteurs qui les prenaient ces dix minutes. »