Tour de France : Alaphilippe, la drôle de stratégie de Quick-Step
Alexandre Higounet

Alors qu’il a apporté des garanties à l’occasion du championnat de France, Julian Alaphilippe, qui revenait à la compétition après sa lourde chute à Liège-Bastogne-Liège, n’a pas été retenu dans l’équipe Quick-Step pour le Tour de France. Une décision incompréhensible qui laisse un questionnement sur la stratégie utilisée par la formation belge avec son leader tricolore.

La nouvelle est tombée ce lundi, à l’annonce de la composition de l’équipe Quick-Step pour le Tour. Julian Alaphilippe ne disputera pas le Tour de France, non retenu par la formation belge qui a estimé qu’il n’était pas assez remis de sa grosse chute à Liège-Bastogne-Liège malgré un championnat de France très convaincant, où le coureur français avait au contraire rassuré sur son état de forme pour son retour à la compétition. Interrogé sur son absence, Julian Alaphilippe n’a pas caché sa déception sans trop en rajouter : « Je suis déçu de ne pas être au départ du Tour de France cette année. J’ai une affection naturelle pour cette course, avec mes jours en jaune, ma victoire d’étape et tant d’autres souvenirs avec mes équipiers. Manquer une autre opportunité de porter mon superbe maillot arc-en-ciel dans mon pays est très triste pour moi et je sais que cela a été une décision difficile à prendre pour l’équipe. En même temps, je la comprends totalement. Je ne voulais pas être au départ, si je ne pouvais pas être à mon meilleur niveau. […] Je vais me concentrer sur mon retour parce que je suis motivé pour réaliser une solide deuxième partie de saison ».

Voeckler ne comprend pas

Thomas Voeckler, le sélectionneur national ne cachait pas lui une réelle incompréhension : « Je regrette qu’il ne soit pas au départ. Ça m’embête qu’un double champion du monde ne soit pas là. Pour moi, Julian avait envie d’être là, et il était apte pour être sur le Tour. Je ne parle bien sûr qu’en mon nom, mais physiquement et mentalement, il pouvait être sur le Tour. Il n’aurait eu aucune pression, il revenait de blessure, c’était que du bonus pour lui ! Je suis étonné, je ne comprends pas. Ce n’est pas logique. Je n’ai pas échangé avec lui. Je n’ai pas parlé avec le staff, je n’ai pas tous les tenants et les aboutissants, mais j’ai du mal à comprendre qu’il ne soit pas au départ du Tour. Un Tour de France, on dit que ça se termine, d’accord, mais qui a reproché à Van der Poel de quitter le Tour après dix jours l’an passé ? Julian aurait très bien pu faire deux semaines avec la fraîcheur, s’éclater sur les étapes de Longwy, La Planche ou Lausanne… Et quitter le Tour pour ensuite réaliser une super deuxième partie de saison. Personne ne lui en aurait tenu rigueur ! ».

Une stratégie incompréhensible

Au-delà des remarques pertinentes de Voeckler, la stratégie des Quick-Step avec Alaphilippe apparaît surprenante pour ne pas dire incompréhensible. Depuis quelques semaines, la formation belge laisse la porte ouverte à ce que le Français dispute le Tour, conditionnant sa participation à son état de forme et donnant rendez-vous pour cela au lendemain du championnat de France. Or Alaphilippe a totalement rassuré lors du championnat, apparaissant à la bagarre dans le final et œuvrant efficacement pour la victoire de son coéquipier Florian Sénéchal.

Quick Step aurait pu faire autrement

Pourquoi alors ne pas retenir Alaphilippe ? Cela laisse penser que la décision était prise avant. Alors dans ces conditions pourquoi avoir donné rendez-vous après le championnat de France ? Quick-Step pouvait tout à fait annoncer d’entrée de jeu qu’une participation au Tour était prématurée et dire à son coureur de jouer la fin de saison à fond. Mais lui laisser entendre qu’il pourra faire le Tour s’il a bien récupéré pour finalement ne pas le retenir dans le groupe alors qu’il a apporté des garanties apparaît pour le moins surprenant. Surtout compte tenu du statut de Julian Alaphilippe.

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