Entre le cyclisme féminin d’aujourd’hui et celui d’hier, il y a une grande différence. Marion Rousse peut d’ailleurs en témoigner. A la tête actuellement du Tour de France femmes, elle était auparavant cycliste professionnelle. Et à son époque, les inégalités étaient immenses, mais voilà qu’elles seraient en train de s’estomper pour des raisons économiques. Explications.
En l’espace de quelques années, le cyclisme féminin a connu un développement phénoménal. Marion Rousse y a d’ailleurs largement contribué, elle qui est aujourd’hui directrice du Tour de France femmes. Et forcément, parmi les principaux changements relevés par Marion Rousse, il y a notamment l’aspect économique et le salaire des cyclistes. De quoi complètement rebattre les cartes du peloton…
« Maintenant que tu leur offres l'opportunité d'être payées… »
Invitée du Tour de Sully, Marion Rousse a révélé le gros problème du cyclisme féminin d’hier qui a quelque peu disparu aujourd’hui. « Avant, le problème dans le vélo féminin, les mêmes gagnaient tout le temps. Il y en avait 4 ou 5 qui étaient payées pendant les autres étaient amateurs. Ça ne pouvait pas fonctionner. Maintenant que tu leur offres l'opportunité d'être payées, forcément elles sont 30 ou 40 à pouvoir jouer la victoire. On a juste donné l'opportunité de pouvoir montrer ce qu'elles valaient », a confié la compagne de Julian Alaphilippe, soulignant à quel point l’argent a fait la différence pour le développement de son sport.
« J'ai dormi dans des casernes, on mangeait dans des cantines le midi »
Ayant elle connu ce cyclisme féminin inégal quand elle était professionnelle il y a quelques années, Marion Rousse a également expliqué : « D'avoir connu une époque du cyclisme féminin où on a quand même connu la débrouille m'aide beaucoup dans mon rôle de directrice actuellement. J'ai connu le vélo, il fallait aller travailler pour gagner un salaire. J'ai dormi dans des casernes, on mangeait dans des cantines le midi. Ça, ça me manque un peu moins quand même. Et puis ce qui était dur à vivre, c'est qu'on faisait des compétitions du plus haut niveau, déjà des World Tour, et pourtant personne ne parlait de nous. Il n'y avait personne sur le bord des routes et les résultats n'étaient même pas sur internet ».