Marion Rousse a réussi à trouver sa place dans le monde du cyclisme comme consultante, mais également comme coureuse au début de sa carrière, et ce malgré la domination de la discipline par les hommes. Désormais directrice de la Grande Boucle féminine, la compagne de Julian Alaphilippe était revenue en 2022 sur son parcours.
Avant d’occuper le rôle de consultante pour France Télévisions puis de directrice de la Grande Boucle féminine depuis quatre ans, Marion Rousse a débuté sa carrière sur un vélo et a notamment été sacrée championne de France de cyclisme sur route en 2012. Un rêve pour la compagne de Julian Alaphilippe, déterminée à triompher dans cet univers pourtant majoritairement masculin à l’époque. Loin d’être un problème pour elle, malgré les difficultés.
« J'ai toujours voulu être mise sur le même pied d'égalité que les hommes »
« C'était naturel pour moi d'être entourée d'hommes. A 6 ans, lors de mes premières courses, j'étais la seule fille. Et je m'en foutais : j'étais là parce que je le méritais, se remémorait Marion Rousse en 2022, interrogée par Terra Femina. Parfois, on voulait me mettre en première ligne et je refusais. Je voulais faire la course "à la régulière". J'ai toujours voulu être mise sur le même pied d'égalité que les hommes. Mes copains me considéraient comme eux. Je les battais parfois et cela ne les vexait pas. »
« Mes collègues masculins ont vite vu que j'étais là parce que j'étais à ma place »
« Cette faculté-là, je l'ai gardée toute ma vie, même dans mon métier de consultante où je me suis retrouvée première femme consultante. Mes collègues masculins ont vite vu que j'étais là parce que j'étais à ma place. Je suis une bosseuse et quand on me demande un truc, je le fais bien », ajoutait la consultante de France Télévisions, revenant également sur les secrets de sa réussite comme sportive : « C'est un tout. Il y a bien sûr les prédispositions, mais cela demande aussi beaucoup d'heures d'entraînement. J'ai fait des jeux de quilles pour avoir de l'équilibre sur mon vélo, mon père m'apprenait à "frotter" (faire du coude) au sein d'un peloton, à comprendre la direction du vent... Il y a tant de choses à apprendre. Bien sûr, on n'a pas la même vie que tous les ados quand ils commencent à sortir. Je n'allais pas en boîte de nuit le vendredi parce que j'avais une compétition le samedi. Mais ce qui me plaisait, c'était avant tout de m'entraîner, d'aller faire les courses. Je ne l'ai jamais vécu comme une punition. Très jeune, il faut s'imposer une discipline stricte, sinon, il n'y a pas de résultats. »