Privée de modèle féminin pendant son enfance, Marion Rousse raconte les difficultés rencontrées en tant que jeune cycliste. Née après l’arrêt du Tour de France Femmes en 1989, elle a grandi sans pouvoir s’identifier à des championnes. Aujourd’hui directrice de l’épreuve relancée en 2022, elle prend une belle revanche et milite pour plus de visibilité dans le cyclisme féminin.

S’il a existé entre 1984 et 1989, le Tour de France Femmes n’a pas pu perdurer, faute de moyens et de succès, au grand dam de Marion Rousse. En 2021, Amaury Sport Organisation relance finalement cette compétition et choisit l’ancienne coureuse comme directrice. Une belle revanche pour celle qui a souffert du manque de visibilité du cyclisme féminin durant sa jeunesse.
«Je n’ai pas pu m’identifier à des championnes»
Dans une interview donnée à La Tribune en juin 2024, Marion Rousse explique à quel point l’absence de Tour féminin l’a pénalisée dans son parcours :
«Enfant, regardiez-vous les performances de Jeannie Longo ?
Je ne pouvais pas la regarder puisque le Tour de France féminin s’est arrêté en 1989 [elle est née en 1991]. C’était quand même un sérieux problème, non ? Je n’ai pas pu m’identifier à des championnes. Alors que mes copains de peloton pouvaient rêver de faire le Tour un jour, moi, ça m’était interdit.»
«J’étais la seule fille sur la ligne de départ»
Malgré l’absence de représentation, la passion de Marion Rousse pour le vélo n’a jamais flanché :
«Avec des débuts dans le cyclisme de compétition à 6 ans, on est bien loin du cliché de la petite fille en tutu rose !
C’est vrai que je me sentais différente, mais ma passion n’a jamais été source de moquerie. Pendant les cours de sport, je m’entraînais avec les garçons et je courais plus vite qu’eux. Quant aux compétitions, j’étais la seule fille sur la ligne de départ… et souvent la première arrivée !» poursuit la compagne de Julian Alaphilippe.