Tadej Pogacar a plus que jamais écrasé la saison 2025, en remportant la majorité des courses dont il a pris le départ, avec entre autres le Tour des Flandres, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, le Dauphiné, le Tour de France, les Championnats du monde et le Tour de Lombardie. Derrière son leader slovène, c'est en fait toute l'équipe UAE qui a dominé le peloton. De quoi susciter le commentaire fort du coureur français d'EF Education First, Alex Baudin...
Au sortir du Tour de Lombardie, qu'il venait de remporter pour la cinquième fois d'affilée en écrasant encore la concurrence, s'envolant dans l'ascension du dernier col à plus de 30 kilomètres de l'arrivée, Tadej Pogacar avait avoué qu'il pouvait encore affirmer que cette saison était la meilleure qu'il ait jamais réalisée, à l'instar de ce qu'il avait pu déclarer les années précédentes.
« Dans le peloton, beaucoup commencent à en avoir marre d'être écrasés »
Mais l'ultra domination du champion slovène et de l'équipe UAE dans son ensemble n'est pas sans susciter quelques commentaires désabusés dans le peloton, à l'image de celui d'Alex Baudin, le coureur français d'EF Education First. Baudin a ainsi déclaré à Dicodusport, dans des propos rapportés par le site du Het Nieuwsblad : « Honnêtement, c'était assez drôle à regarder au début. Mais cette année, malheureusement, mon programme était très similaire à celui de Pogacar. Sans vouloir paraître démoralisé, sinon on ne serait pas au départ, on sait très bien ce qui va se passer dans le final. Il a deux vitesses d'avance sur les autres. Dans le peloton, beaucoup commencent à en avoir marre d'être écrasés. C'est peut-être bien pour le cyclisme à la télévision de voir des attaques à 100 kilomètres de l'arrivée, mais ça brise aussi le suspense. Pogacar gâche un peu la course. À chaque fois qu'il est là, tous les autres se battent pour la deuxième place ».
« Pendant le Tour, la première question était toujours de savoir s'il voulait gagner l'étape, ensuite, chacun s'adapte »
Pour Baudin, on en est même arrivé au point où la principale préoccupation des coureurs au départ d'une étape du Tour est de savoir si Pogacar voudra faire la course ou non : « On en est arrivé au point où Pogacar influence même les discussions. Pendant le Tour, la première question était toujours de savoir s'il voulait gagner l'étape. Ensuite, chacun s'adapte. Le cyclisme a vraiment changé ces dernières années. On ne peut qu'anticiper, car essayer de le suivre lorsqu'il attaque est impossible. J'ai essayé cela sur le Dauphiné, par exemple, mais son équipe, très performante, part toujours plus tôt qu'on ne le pense ».